dimanche 11 avril 2010

VLB La grande tribu-c'est la faute à Papineau....

...c'est une grotesquerie de près de 900 pages écrites par Victor-Lévy Beaulieu. L'écriture a débuté à Montréal-Nord en 1980 pour se terminer à Notre-Dame-des-Neiges en 2007.
J'avais ressenti le besoin de déposer le livre après 700 pages il y a de cela quelques années. De toutes évidences je n'étais pas prêt malgré des lectures précédentes de L'héritage, Québec ostinato, Je m'ennuie de Michèle Viroly et autres textes dans les médias de ce grand auteur québécois. Puis j'ai lu Bibi, puis j'ai eu le prétexte de ma jambe cassée pour reprendre la brique de VLB sur la tablette de ma bibliothèque.
J'ai peut-être pas les outils pour en faire une critique critique mais pour exprimer ce qui m'a plu dans ce bouquin oui!
Y a d'abord la sonorité de ces mots presque inventés, régionalismes, joual, qu'importe ils réussissent à imprimer une image dans ma tête quand je les prononce: incivil, zieute, du mou de menton, encamisolé, le yiabe, sans chiquer sa guenille ni cheniquer sur l'ouvrage, sarfe, fifolettes, chaudaille, pagée de clôture, s'urgente, comprenure, gorgoton, salopé, déguédinons, éfourché, mâche-patates, désuspende et quelques dizaines d'autres.
La grande tribu c'est beaucoup de références que VLB partage sans enflure et sans me faire sentir pour un demeuré. Des mini-biographies sur Papineau, O'Connell, Bolivar, Michelet, Chiniquy, Lincoln et autres grands hommes politiques qui ont été des libérateurs à leur façon mais qui auraient aussi pu être catalogué de terroristes autrement.
Pour moi, La grande tribu c'est comme interpréter du Gauvreau sur l'acide avec son orignal épormyable, sa grande actrice rousse, ses grands chiens-bicyclettes, le docteur Avincenne, Bowling Jack, la quête d'identité, la quête d'un pays et le terrible constat.....
"...le Kebek est depuis ses commencements une hilarante chronique de ses maladies sociales,religieuses et culturelles dont on n'a jamais voulu guérir parce que les trahisons et les répressions rapportent davantage à court terme. Ce court terme-là terminé, il ne reste plus rien sur le chemin des incendies, que la carbonisation, l'encamisolement, l'hiver de force et les maladies, la peur d'avoir peur, la peur de faire peur, la peur de partir en peur sur la courbure de l'espace-temps." p.819-820

Lors de notre traversée du Québec en vélo à moi et épouse en 2007 nous nous sommes arrêtés à Montebello pour visiter la maison et le domaine de Louis-Joseph Papineau.

Photo prise le 10 juin 2007 et récit de la journée

4 commentaires:

Jackss a dit…

Whow, quelle belle résidence|

Très beau billet, Gaétan. C'est très agréable à lire. J'ai bien aimé ta description de régionalismes.

L'extrait que tu cites est bien choisi et nous colle vite à la peau. Avec toi, nos racines sont toujours prêtes à vibrer.

gaétan a dit…

Merci Jackss.

Zoreilles a dit…

Ta critique pas critique m'inciterait à le lire si je pouvais m'astreindre à une brique de 900 pages... La citation de la page 819-820 est magnifique.

Cou'donc, es-tu en train de trouver du positif à ton accident et ta blessure?

gaétan a dit…

Chu encore endurable...