dimanche 28 octobre 2007

Ouin pis ?

L'autre matin je me suis levé avec l'envie d'aller faire du vélo. ''Heille ! y mouille dehors.'' me disait une petite voix. Ouin pis ? J'aguis ça quand j'entends cette petite voix. Je crois entendre ma mère, monsieur l'curé ou autres rabat-joie patentés qui me rappelle de ne pas sortir d'un certain cadre de vie sous peine de voir le jugement de la majorité s'abattre sur moi et m'identifier comme quelqu'un de bizarre. Quelqu'un de suspect ou pire de subversif en ces temps du ''avec ou contre nous ''. Je peux-tu juste faire ce que ça me tente ? Surtout quand ça dérange personne ! J'ai enfermé la petite voix dans une boîte.

Voir un cycliste sous la pluie à Montréal ou à Québec j'imagine qu'il n'y a rien là. Sauf que moi j'habite une petite ville de 7-8000 habitants où tout le monde se connait au moins de vue. Ça fait que de voir un bonhomme de 50 ans en vélo sous la pluie ça n'a pas le même effet. Ça m'a amusé de voir les automobilistes ralentir à mon passage et s'étirer le cou dans ma direction en se demandant bien qui pouvait être cet hurluberlu en vélo sous la pluie et si tôt le matin. J'ai aussi senti le regard de petites madames derrière les stores verticaux de leur vitrine de salon. Peut-être trouvaient-elles leur quotidien plate et auraient souhaiter se retrouver avec moi. Peut-être aussi avaient-elles hâte que leur mari rentre de travail pour leur raconter ''que le gars qui reste sur telle rue ben y s'promenait en vélo sous la pluie. Tu t'imagines?''

Moi je souriais. Un peu pour les faire chier mais beaucoup parce que ça me faisait grand bien de sortir des règles établies. Combien de fois je me prive de faire ce qui me tente parce que ce n'est pas le moment, il y a autre chose de plus pressant, ce n'est pas raisonnable, qu'est ce que les autres vont penser..... Vous, est ce que ça vous arrive?

Sur le chemin du retour j'ai croisé un gars qui joggait. Il a levé un pouce en ma direction, moi je lui ai fait un clin d'oeil. Je me sentais moins seul à porter les regards surpris de mes concitoyens.

Aujourd'hui y fait soleil. J'ai pas envie de passer mon a.m devant l'ordi. Je pense à un message lu sur le blog hier et ça me rappelle que ça fait plusieurs fois que ma femme me demande d'aller prendre une marche avec elle dans un sentier qui mène à une chute. J'ai besoin d'air pis ça fait longtemps que j'ai pas donné de temps à ma femme ça faque...
Ben faut croire que j'avais mal fermé la petite boîte.
-'' Ouais ben il a plu toute la journée hier. Y a pas personne qui va aller se promener là. Ça va être bouetteux dans l'sentier pis gnagnagna...''
-'' Toé ta gueule!''

3 commentaires:

Mek a dit…

Quand j'avoue aux gens que j'adore rouler en campagne la nuit su mon bécyk…

Même les cyclistes… On me regarde croche.
Pourtant, le silence, la lune, les étoiles, Rosie qui ronronne sous moi… Je respire doucement, j'essaie de pas m'essouffler, pour pouvoir entendre toute la petite vie qui grouille dans les foins !

J'ai un super phare halogène, mais je l'allume pas.
Ouain, pis, si je me plante.
Y a ty plus belle façon de partir aux fleurs ?!

&.

Ce Bref Réveil a dit…

Ça me rappelle il y a une vingtaine d'années je faisais du vélo dans le bas du fleuve mais dans les terres, là où les touristes ne vont pas souvent. J'avais tout le kit de course, casquette comprise. Une bande de jeunes qui folâtrait au dépaneur s'était mise à me suivre en mobilettes. J'étais devenu une attration. Surement la première fois de leur vie qu'ils voyaient un cycliste en tenue "pour de vra".

gaétan a dit…

Oui les vêtements moulants de cyclistes attirent le regard. haha