mercredi 12 novembre 2014

Virez pas fou avec ça (Ben oui c'est ça la vie)

Il est beaucoup question ces temps-ci dans les médias de dénonciations de femmes agressées sexuellement. J'espère qu'au delà des blablabla,  des prises de conscience seront prises et que des gestes concrets seront posés. Du tintamare des moi, moi, moi aussi j'ai vécu ça,  j'en retiens la peur que peuvent vivre des femmes dans certaines situations et qu'on cesse de mettre sur le même pied sourire concupiscent pis pénétration de force. Parce que je trouve que là certains discours commencent à déraper sérieusement du genre tout blanc tout noir t'es avec nous ou t'es contre nous poses pas de questions pis baisses la tête homme potentiellement violeur de femmes.

Milieu des années '80.
Ça fait une dizaine d'années que je travaille "sur la track". Pas encore assez d'ancienneté pour travailler au port et être à la maison tous les soirs je fais partie de la majorité des autres travailleurs: je mange et je couche dans des roulottes de chantier le long de la voie ferrée. 8 jours de 10 heures "on" pour 6 jours de congé chez moi.
C'est l'arrivée des femmes sur le marché de travail non traditionnel. Leur venue sur la track suscite des commentaires presqu'unanimes. C'EST PAS LEUR PLACE. C'est pas leur place au même titre que les fefis, les tapettes pis les osties d'lâches. Parce que le quotidien ici, surtout l'hiver, c'est pelleter des "switches" pis changer des rails. Pis changer du rail c'est enfoncer des "spikes" (clous) de 6 pouces dans des "ties" (dormants) gelés avec une masse de 10 livres, percer des trous dans le rail avec une "drill" de 60-75 livres qu'il faut déplacer, couper le rail avec une "track cut" à bout de bras pendant plusieurs minutes. Ça fait que quand t'as une moumoune dans ton équipe de 4 hommes qui est pas capable de faire sa job ben ça crée des altercations verbales qui peuvent dégénérer parce qu'à - 30 degrés tu files pas pour faire l'ouvrage de l'autre pis t'as hâte de finir la job pour aller te réchauffer dans le jeep. Quant aux fefis ben c'était la mentalité de l'époque pis ils étaient vite identifiés et catégorisés pis il était pas question  de prendre sa douche en même temps qu'eux. Encore moins partager une chambre avec eux.
Oui mais le soir au campement qu'est ce qu'il se passait avec une femme ou deux parmi 6-8-10 hommes. Ben c'était la partouze. On se réunissait dans le salon pis....je blague. Jamais eu connaissance d'événements malheureux. Ça ne veux pas dire qu'il n'y en a jamais eu. En tout cas aujourd'hui je crois qu'il n'y a plus aucune femme sur la "track". Un "happy end" ? Comme quoi les positions d'autorité ne finissent pas toujours en queue de poisson un contremaître et une de ses employées vivent ensemble depuis cette époque.

Quelque temps quelque part ces dernières années
Depuis ma retraite j'ai occupé différents emplois dont concierge ou personnel d'entretien ménager. Ça fait plus chic mais ça reste la même job : torcher l'environnement des autres. Me suis retrouvé pour la première fois de ma vie de travailleur dans un environnement majoritairement de femmes. Un peu l'envers du décor. Un peu puceau. Toujours est-il que je ne sais pas si c'est mon attitude de préretraité de ne plus  me faire chier au travail et de distribuer des sourires à toutes celles et ceux que je côtoyais ou ma naïveté mais  toujours est-il que des allusions et des jeux de séduction j'en ai subies  et je n'ai jamais ressenti le besoin d'aller les partager sur les médias sociaux. Parce que pour moi c'était des jeux et que j'étais libre d'y participer ou pas. Maintenant que c'est dit j'espère que Marjo ne lira pas ceci sous peine de souper causerie ce soir. C'est ça qui est ça. C'est le temps d'aller chercher le char au garage. Y ont fait le changement d'huile pis y ont posé les pneus d'hiver. Ça tombe bien parce que Météomédia annonce une tempête de neige dans les prochaines heures pour mon patelin.

Ajout 13:45

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