mardi 3 décembre 2013

Pause au Napalm - Keith Kouna




Dans les frais bocages
Et les herbes tendres
Tes lèvres en bataille
Et le vent qui brode ses danses
En fines cascades
Sur tes berges blanches

Toucher tes étoiles
Du bout de la langue
Le cœur en cavale
Sous les palmiers de tes hanches
Déchirer la voile
Effeuiller le temps

Perdre les pédales
Déserter les rangs
Semer la pagaille
Et sauter dans un toboggan
Quitter la parade
Bousiller ses chances
Danser sur la table
Dans le théâtre qui flambe

Déposées mes armes
Baissées mes défenses
Les crocs de tes charmes
Mordent les os de mes jambes
Mes chairs en otage
Et les neiges tombent

Caché dans l'étable
À lécher le sang
Battre la campagne
Et laisser macérer le temps
Déchirer la page
Retrouver le monde

Bouffer le cheval
S'arracher le ventre
Entrer dans le bal
Et pousser son chien dans la danse
Ramper dans la vase
Ou dans l'excellence
Reprendre la valse
Dans le théâtre qui flambe




Comme un long matin
Où tout recommence
Les mêmes chemins
Et les mêmes numéros de chambres
Les mêmes refrains
Les mêmes silences

Au milieu du bar
Au milieu des danses
J'ouvre ma fenêtre
Et je contemple ton absence
Balafré de toi
Brûlé à l'essence
Tes restes en image
En sirotant mes vagues à l'encre
Un autre désastre
Une autre avalanche
Une autre rengaine derrière les barreaux de mes manques
Mes rêves minables
Mes châteaux de sable
Et mes sentinelles qui tirent sur tout ce qui m'évade

Vodka sur le tard
Vodka qui fait mal
Comme un goût de fer
Comme un postillon de cadavre
Chercher la bataille
Chercher le mirage
Chercher ton fantôme au milieu des ombres qui passent
Plus rien dans les veines
Plus rien dans le ventre
Que des bouts de peine
Et ton cœur qui frappe mes tempes
Comme un végétal
Une loque qui tangue
Je vague en épave
Dans le théâtre qui flambe

1 commentaire:

manouche a dit…

Magnifique, Gaétan !