mercredi 4 juillet 2012

De retour au pays (suite)

Au sujet des auberges de pélerins faut pas avoir peur de la promiscuité qui règne dans ces lieux et de la vétusté des bâtiments pour apprécier y coucher. Chanceux, il y avait toujours un bon roulement pour les bécosses et les douches dans celles où nous sommes passés et j'ai mal dormi une seule nuit à cause de ronfleurs qui s'étaient sans doute donnés rendez-vous pour un concert ce soir-là dans l'aile de notre dortoir.

Le prix des auberges pour une nuit variait entre 5 et 12 euros, une aubaine. Certaines avec cuisine, d'autres avec des règlements plus sévères et la plupart accordaient des places aux cyclistes après 19h. Capacité d'accueil de 40 à 200 pélerins. Mes 2 auberges préférées : Tuy et Padron ( sur le camino portugais, donc au sud-ouest de Santiago). Celle de Santiago (Seminario Minor) est un peu loin de la cathédrale, un peu bruyante parce qu'elle permet d'y loger plusieurs jours d'affilée contrairement aux autres auberges. Quant à celle de Melide, en plus d'être difficile à trouver, l'acoustique des dortoirs est propice aux ronfleurs.....

Le souvenir d'un petit matin brumeux sur la vieille ville de Padron ( Espagne) au lendemain d'une nuit de pluie, d'éclairs et de tonnerre amplifié par les murs de pierres de l'auberge qui me faisait sursauter à tous les coups restera à jamais gravé dans ma mémoire tant l'opportunité d'être témoin d'une telle beauté me semblait  une faveur du Boss lui-même dans le but de me rappeler que les beautés sur terre sont rarement l'oeuvre des hommes.

Quant aux pélerins, oubliez l'image idylique du brave croyant solitaire et hirsute marchant des centaines de kilomètres sac à dos et bâton de pélerin gossé à même une branche d'arbre trouvé sur sa route de saint homme. Une majorité de ceux rencontrés voyagent en vélo vtt, sont jeunes, se déplacent en gang et sont habillés hi-tech. Une autre catégorie de nombreux pélerins sont plus âgés, marchent la centaine de km nécessaire à  l'obtention de la Compostella, voyagent aussi en groupe,  font transporter leurs bagages et couchent à l'hôtel. Chacun son pélerinage.

Tant qu'à moi le pélerin-pélerin est minoritaire, sociable mais solitaire et les étampes de sa Credencial n'ont rien à voir avec celles que beaucoup de pélerins semblent élever au rang d'une  collection de coupons-rabais de belles-soeurs. J'en ai croisé quelques-uns de ces pélerin-pélerin.  Peut-être un jour j'aspirerais faire partie des leurs.

Après les cathédrales il sera question de la plage, des gares, du  r-v manqué avec Éric McComber, de Montpellier et de Paris prochainement sur cette écran.

9 commentaires:

Gomeux a dit…

Ça se lit tout seul! Miam.

manouche a dit…

Les nuits à ronflements font partie de pénitences pour gagner le ciel...

Mek a dit…

Ouais, je suis très inspiré par votre manière très souple de faire face aux réalités de la route. Je me suis beaucoup fait chier les premières années, à force de trop de rigidité dans mes choix.

La suite ! La suite !

Éléonore a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Éléonore a dit…

Je ne sais pas trop quoi te dire, pélerine je suis et pélerine je reste.
c'est avec des pélerins que j'ai cheminé, agés vifs et déterminés.600 kilos du Puy en velay jusqu'à... la fin (dictée parle le travail soir l'aire sur ardour) du 27 avril au 27 mai
sur le chemin en France, des gens vaillants, qui portent leurs sacs et qui marchent et marchent encore malgré le temps extrèmement moche du mois de mai 2012 !
Je suis donc une vraie de vraie, avec maux et ampoules.
Des rencontres uniques et exceptionnelles ♥

gaétan a dit…

@Gomeux
merci

gaétan a dit…

@manouche
le truc pour moi c'était de m'endormir avant les ronfleurs mais ça marchait pas toujours.
Accepter de dormir dans des dortoirs faut faire avec ça (le ronflement des autres).

gaétan a dit…

@Éric
Ouais ça m'as pris plusieurs jours à accepter de changer l'itinéraire prévu. J'y avais mis beaucoup de temps de préparation. Mais comme nous voyagions à deux me fallait tenir compte de ma partenaire. Avoir été seul je me serais peut-être obstiné à poursuivre à pédaler dans le mauvais temps. Je ne regrette rien. Au contraire. à l'avenir je vais sûrement laisser un peu d'improvisation à mes prochaines sorties.

gaétan a dit…

@Éléonore
Puisses-tu avoir trouvé sur le Camino ce que tu cherchais. Ouais dans les auberges y avaient plusieurs pélerins qui soignaient ampoules, foulures et autres maux. Certains dormaient très tôt.

Finalement tu confirmes que nous avons pris la bonne décision de laisser le camino pour la Méditerranée à cause du mauvais temps. `Ca peut sembler superficielle comme raison d'abandonner le Camino mais le Camino n'était pas le BUT de notre voyage mais une COMPOSANTE de ce voyage.
Hâte de lire tes impressions et de voir tes photos même si la luminosité n'était pas à son meilleur.