lundi 9 janvier 2012

Que sont devenus mes petits Chinois ?

Ça se passait quasiment au temps de Matusalem. J'étais en première, deuxième ou troisième année du primaire. Me rappelles plus mais ça n'a pas vraiment d'importance. Il existait dans ma classe un système qui nous permettait d'acheter, pour 5 sous, un petit Chinois. Façon comme une autre de faire la charité.
Bien en évidence sur le grand tableau noir, les photos des petits Chinois achetés 5 sous étaient alignées près du nom de l'élève bienfaiteur. N'importe qui, entrant dans la classe, pouvait savoir d'un coup d'oeil quel élève était le plus charitable ou mieux, ceux dont les parents étaient les plus aisés. J'ignore si mon argent a vraiment servi la cause des petits Chinois ou celle de l'ordre des religieuses qui avait, mais de moins en moins, la mainmise sur l'administration de notre école.
C'est en lisant cette nouvelle régionale sur la possible construction d'un chemin de fer reliant Schefferville et Sept-Iles que je me suis demandé si par hasard le nom de Ricky Chan, riche aciériste chinois oeuvrant dans la région, ne figurait pas parmi la dizaine de petits Chinois que j'avais acheté quasiment au temps de Matusalem....

3 commentaires:

Mistral a dit…

Ma mère m'en a souvent parlé, mais elle a soixante-six ans: je pensais pas que des jeunots comme toi avaient connu ça.

J'étais sous l'impression qu'il s'agissait essentiellement de financer l'effort missionnaire, non? De racheter l'âme des petits Chinois, genre? Ché pas: vais me renseigner, entéka.

Dans mon temps, on écrivait le nom du vieux Mathusalem. On aspirait le h et on sifflait les six litres inside ensuite.

Astheure, c'est les Chinois qui nous achètent...

manouche a dit…

... si c'est lui j'espère qu'il te rendra la monnaie de ta pièce!

Jack a dit…

En première année, dans une école de rang, on pouvait acheter des cornets de crème en glace à 5 sous que l'on coloriait sur le mur en faveur des petits Chinois. Dans ma grande naïveté, ça m'a coûté une couple de cinq cents avant de comprendre que les cornets étaient virtuels! Bien plus tard, à Sherbrooke, sur les bancs de l'université cette fois, j'ai eu un prof en philo, il se faisait appeler Joseph Chao, qui nous déclara un jour avoir eu l'opportunité de faire des études grâce aux petits Tong Tong qu'on avait achetés. On appelait tu ça la Sainte Enfance?