vendredi 30 octobre 2009

Non à l'uranium - La manifestation



On était loin de la manifestation chantée par les Cowboys Fringants. N'empêche! Nous étions environ 200 personnes à marcher sur la rue principale à 7-Iles sur l'heure du midi pour manifester, encore une fois, contre la poursuite des travaux d'exploration d'uranium au lac Kachiwiss à une 10aine de km au nord-est de 7-Îles. C'est que le ministère du Développement durable et des Ressources naturelles de notre bon gouvernement Charest vient de délivrer les permis manquants à Terra Ventures pour construire une route d'accès au site.
Une marche au grand air donc, pour les candidats aux élections municipales qui ont accepté une trève de quelques heures, quelques médecins dont le poids pèse lourd dans cette presqu'unanimité autour de la question dans la région et beaucoup de gens ordinaires, comme moi et mon épouse, venus démontrer dans un esprit festif leur "désapprouvation" face à Charest qui refuse de nous écouter.
Quelques photos, bien sûr:



Tiens! J'les connais ces deux-là!




Personnellement je ne crois pas que marcher dans les rues avec des pancartes va changer grand-chose. Je ne prêche pas la violence mais il s'agit tout au plus d'une étape peu convaincante pour obtenir des résultats face au monstre du nucléaire militaire qui se cache derrière le nucléaire civil-énergie propre. S'agit juste d'un barreau dans l'échelle de l'escalade. Au mieux le conseil municipal de 7-Îles va réussir à repousser Terra Venture des limites de la ville mais reste que la Côte-Nord s'apprête à devenir le nouveau klondike de l'uranium. :-(
Anecdote:
En 2003 ou 2004 j'avais participé en tant que syndiqué des Métallos à la fermeture de la route 138 à la hauteur de Port-Cartier. L'anti-émeute avait débarqué en fin d'après-midi et nous avait repoussé afin d'ouvrir un passage pour que les véhicules paralysés sur plusieurs kilomètres puissent passer. Un camionneur, se sentant en sécurité avec le cordon d'habits bruns qui le séparait de nous, avait le corps à moitié sorti de la fenêtre de son poids lourd et nous criait des noms. Ah le con... X prit note de la compagnie de transport du con, prit son cellulaire et prépara un comité d'accueil pour le camionneur en plus d'envoyer 2 gars sur sa route.
Ben c'est ça qui est ça! Chu trop vieux pour rejouer c'te genre de game-là. Le jour où je jugerai leurs travaux d'exploration ou d'exploitation avancés au point de sentir ma santé en péril je déménagerai. Parce que c'est là qu'on est rendu en tant que société québécoise: des citoyens dépossédés de leur territoire par des industries avec la complicité de leur propre gouvernement et qui sont trop pissous ou trop engourdis pour réagir.

3 commentaires:

Zoreilles a dit…

J'applaudis ta colère, elle est saine et fort compréhensible. Il devrait y en avoir plus que ça, des gens qui se mobilisent et font un geste, comme ta conjointe et toi.

Tu crois que ça n'a pas servi à grand-chose? Pas sûre, moi. On en a parlé hier soir aux grands bulletins d'actualités télévisés. Je pensais à vous autres. On a pu entendre des extraits d'entrevue avec des médecins, des élus, des citoyens. Il y a une belle solidarité chez vous contre ce projet fou. Ne lâchez surtout pas. C'est ce qui va faire la différence en bout de ligne.

Ça fait un bout de temps que j'en entends parler de ça. Lagacé avait signé un bon papier là-dessus cet été, il avait alerté le Québec. Jamais avant aujourd'hui tant de médecins s'étaient mobilisés pour défendre une cause. Et ils ont un pouvoir énorme, les médecins, on le sait. Ils ne sont pas faciles à influencer d'habitude, ce ne sont pas les citoyens les plus « solidaires » disons. Mais là...

Charest, son gouvernement, Thomassin et tous les lobbyings des minières devront se rendre à l'évidence. L'opinion publique est de votre bord.

Ah ce que je donnerais pour que les Québécois soient plus conscients de l'ensemble du Québec!

Zoreilles a dit…

Encore un mot...

Je sais que tu as suivi un peu la saga du projet Osisko à Malartic, en Abitibi. J'en ai beaucoup parlé dans le temps des audiences du BAPE. Nous n'avons pas tout perdu même si le projet va de l'avant parce que nous avons réussi au moins à faire respecter des conditions, maintenant et plus tard, ce qui est une grande première historique chez nous.

Mais pourquoi n'avons-nous pas gagné ce combat tout à fait? Parce que la population locale et régionale s'est déchirée, désunie, vendue au plus offrant, beaucoup d'entrepreneurs, de citoyens, d'élus, de sous-traitants, de travailleurs avaient trop à gagner avec ce projet-là.

Si tu veux en savoir plus long, ma troisième chronique dans Webdo.ca est titrée « Histoire actuelle de ruée vers l'or ». Tu connais le chemin pour t'y rendre, je crois.

gaétan a dit…

J'ai lu. Beaucoup de minières par chez-vous. Héhé c'est ça les régions ressources.
Je n'ai rien contre l'exploitation des ressources naturelles mais j'en ai contre la façon de faire.
Beaucoup de médias en effet hier.