jeudi 8 janvier 2009

Paul-Marie Verlaine 1844-1896

Y a pas que des dates et des photos dans le calendrier de É.
Y a aussi des hommes et des femmes qui ont marqué leur époque et qu'il me tente de connaître et de vous en partager quelques-uns.
Alors voici Verlaine dans la rue. Dans les 2 sens.

Pouvez toujours lire les poèmes de la vidéo


Je suis plus pauvre que jamais
Et que personne ;
Mais j'ai ton cou gras, tes bras frais,
Ta façon bonne
De faire l'amour, et le tour
Leste et frivole
Et la caresse, nuit et jour,
De ta parole.
Je suis riche de tes beaux yeux,
De ta poitrine,
Nid follement voluptueux,
Couche ivoirine
Où mon désir, las d'autre part,
Se ravigore
Et pour d'autres ébats repart
Plus brave encore...
Sans doute tu ne m'aimes pas
Comme je t'aime,
Je sais combien tu me trompas
Jusqu'à l'extrême.
Que me fait puisque je ne vis
Qu'en ton essence,
Et que tu tiens mes sens ravis
Sous ta puissance ?


L'espoir luit comme un brin de paille dans l'étable.
Que crains-tu de la guêpe ivre de son vol fou ?
Vois, le soleil toujours poudroie à quelque trou.
Que ne t'endormais-tu, le coude sur la table ?
Pauvre âme pâle, au moins cette eau du puits glacé,
Bois-là. Puis dors après. Allons, tu vois je reste,
Et je dorloterai les rêves de ta sieste,
Et tu chantonneras comme un enfant bercé.
Midi sonne. De grâce, éloignez-vous, madame.
Il dort. C'est étonnant comme les pas de femme
Résonnent au cerveau des pauvres malheureux.
Midi sonne. J'ai fait arroser dans la chambre.
Va, dors ! L'espoir luit comme un caillou dans un creux
Ah, quand refleuriront les roses de septembre !

Mon rêve familier
je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon cœur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse ? - je l'ignore.
Son nom? je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

Chanson d'automne
Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon cœur
D'une langueur
Monotone.
Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure
Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
feuille morte

Quelques poèmes de Verlaine analysés ici

7 commentaires:

Mek a dit…

Wow ! Super montage-collage toujours sur le point de capoter mais qui parvient à éviter le fossé de justesse. Je préfère quand même les œuvres dans l'ordre qui leur a été attribué par l'auteur, mais ce concept a l'heur de faire découvrir en vrac quelques uns des plus marquants passages de cette œuvre gigantesque.

Anonyme a dit…

Blais nous fait découvrir Verlaine. J'aimerais dessiner un coeur avec mon clavier pour dire combien j'aime!

OMO-ERECTUS a dit…

J'sais pas quoi dire. Plutôt rare chez moi. Attendez. Faut que je ré-écoute.

gaétan a dit…

Heureux que ça vous plaise à vous aussi. Je découvre.

Mamzell_McJ a dit…

tu sais Gaétan... t'es pas obligé de venir me visiter... j'écris ce trop, parce que ... et je n'écris plus aussi parce que, pas folle la fille elle sait... si je t'use j'en suis désolée

Sans rancune :-)

gaétan a dit…

Chère P. je sais bien que je ne suis pas obligé de te visiter.
Si tu m'uses t'as pas à en être désolée. WAKE UP!

helenablue a dit…

Oui, Verlaine , c'est si beau !
Merci Gaétan ...