La cité sans issue
Le maître avait pourtant prévenu Og de ne pas tenter de conquérir Sihon. Mais la cupidité maladive de son serviteur était incontrôlable. Og et sa cohorte de mille hoplites se rendirent à la grande porte de la ville fortifiée jusqu'au ciel et constituée de labyrinthes inextricables afin de protéger, disait-on, un trésor incommensurable.
L'envahissement de l'immense cité dura plusieurs quartiers de lune et la population locale disparaissait mystérieusement devant l'avance des Ogéens.
S'enfonçant profondément dans les dédales de Sihon, Og et ses hommes perdirent complètement leur sens de l'orientation. La famine et la maladie les frappèrent. Un mal inconnu se développa dans sa troupe privée de la vue de l'horizon depuis trop longtemps et Og proclama une ordonnance indiscutable: qui ne dort pas cherche une porte.
Du réveil au sommeil, tous les Ogéens devaient chercher une porte leur permettant de sortir de leur piège. Même la nuit, les insomniaques, munis de torches, arpentaient la cité vidée de ses habitants. Des groupes s'assemblaient et, s'attachant les uns aux autres par des cordes, des vêtements ou se tenant par la main, ils formaient de longues chaînes humaines. Ils exploraient toutes les rues, fouillaient toutes les habitations, inspectaient les planchers, les murs et les plafonds en vain. Ils ne trouvèrent aucune sortie; il n'existait pas une seule porte dans la ville. Tout avait été construit à aires ouvertes.
Résignés, les Ogéens organisèrent une cérémonie en l'honneur de Janus, le dieu de la Porte, le dieu aux deux visages: celui de l'Entrée et celui de la Sortie. Pendant le rite, les Ogéens observent la lune dans sa voûte étoilée. Ils virent apparaître progressivement les reflets bleutés d'un faciès au sourire sarcastique: Janus dévoila un visage indiquant l'Entrée de la Porte...
Des cris de révolte s'échappèrent de la foule en colère. Og fut lynché et les Ogéens, devenus fous, s'entretuèrent.
Finalement, le Maître a effacé la souvenance de la ville de Sihon de la mémoire humaine. ''La cité sans issue'' n'existe plus que dans les rêves. Pour éviter le maléfice de ce songe, il vaut mieux mettre en pratique tous les jours cette maxime: qui ne dort pas cherche une porte.
*Thème imposé et autres restrictions/écrit par moi-même/publié en 2000 dans la revue du loisir littéraire
L'envahissement de l'immense cité dura plusieurs quartiers de lune et la population locale disparaissait mystérieusement devant l'avance des Ogéens.
S'enfonçant profondément dans les dédales de Sihon, Og et ses hommes perdirent complètement leur sens de l'orientation. La famine et la maladie les frappèrent. Un mal inconnu se développa dans sa troupe privée de la vue de l'horizon depuis trop longtemps et Og proclama une ordonnance indiscutable: qui ne dort pas cherche une porte.
Du réveil au sommeil, tous les Ogéens devaient chercher une porte leur permettant de sortir de leur piège. Même la nuit, les insomniaques, munis de torches, arpentaient la cité vidée de ses habitants. Des groupes s'assemblaient et, s'attachant les uns aux autres par des cordes, des vêtements ou se tenant par la main, ils formaient de longues chaînes humaines. Ils exploraient toutes les rues, fouillaient toutes les habitations, inspectaient les planchers, les murs et les plafonds en vain. Ils ne trouvèrent aucune sortie; il n'existait pas une seule porte dans la ville. Tout avait été construit à aires ouvertes.
Résignés, les Ogéens organisèrent une cérémonie en l'honneur de Janus, le dieu de la Porte, le dieu aux deux visages: celui de l'Entrée et celui de la Sortie. Pendant le rite, les Ogéens observent la lune dans sa voûte étoilée. Ils virent apparaître progressivement les reflets bleutés d'un faciès au sourire sarcastique: Janus dévoila un visage indiquant l'Entrée de la Porte...
Des cris de révolte s'échappèrent de la foule en colère. Og fut lynché et les Ogéens, devenus fous, s'entretuèrent.
Finalement, le Maître a effacé la souvenance de la ville de Sihon de la mémoire humaine. ''La cité sans issue'' n'existe plus que dans les rêves. Pour éviter le maléfice de ce songe, il vaut mieux mettre en pratique tous les jours cette maxime: qui ne dort pas cherche une porte.
*Thème imposé et autres restrictions/écrit par moi-même/publié en 2000 dans la revue du loisir littéraire
4 commentaires:
Je la cherche même en dormant.
Crisse le mur à terre!
Je m'envole, simplement, des fois. Et les flèches ne font que me chatouiller. Les kobolds forment une marée haineuse et je souris, plein d'amour. C'est dingue, ce rêve, mais chaque fois il m'apaise.
Je ne suis pas un logue mais si ce rêve t'apaise tant mieux.
Les kobolds dédaignent les gobelins, qu'ils trouvent stupides, et haïssent les humains, les elfes, les gnomes et les changelins, mais respectent les nains pour leur qualités guerrières. Ils apprécient la compagnie des trolls, des ogres, des géants et des hommes-loup (wolfen).
Merci wiki!
Enregistrer un commentaire