jeudi 7 août 2008

Richard Desjardins-Le gala (1)




Ce soir, MA sortie culturelle de l'été. La messe est à 20h30 au café-théâtre le Graffiti. L'office tant attendu sera célébré par Richard Desjardins accompagné de sa guétard.

21 commentaires:

Zoreilles a dit…

Chanceux!

S'il reparle de Crocodile Dundee d'Abitibi, tu me raconteras, O.K.?

Le Gentil Astineux a dit…

Au Café Grafitti sur l'Île McCormick, j'y suis déjà allé, très beau coin entre deux ou trois rivières ou plutot deux ou trois ponts dans un delta.

Quant à Desjardins, si quelqu'un pouvait l'amener dans le bout du Lac Arthur ou du Profond pour voir les anciennes coupes à blanc, peut-être chanterait-il autrement.

mon doute incarné | mon doux teint carné a dit…

Je dirais même, je dirais plus, lucky you !

Mais, j'cré ben que tu le mérites, à travailler fort comme tu le fais, mais aussi avec les belles photos et notes que tu nous fais...

Bon show !

gaétan a dit…

Sacré Zoreilles, pour moué c'est toi qui écrit les textes entre les tounes de RD. Oui il a parlé de crocodile dundee dans une histoire de chasse pour amener la chanson du buck....

gaétan a dit…

Bof Desjardins n'a pas à venir sur la C-N pour voir les coupes à blanc faites il y a une 30 aine d'années par ITT-Rayonner ou les frères Lemaire. Je crois savoir qu'il a lui-même un chalet sur le bord d'un lac en A-T et qu'il peut constater lui-même la façon dont la forêt est exploiter dans ce que le capitalisme a de plus crasse!

gaétan a dit…

Merci Marie danielle de la gaspésie où parait-il, il fait toujours beau, cet été du moins...

Zoreilles a dit…

Non Gaétan, Desjardins n'a besoin de personne pour écrire ses textes!!! Mais il paraît qu'il me lit, il sait des choses qu'il ne pourrait savoir autrement... Je le connais un peu aussi, je garde de lui une petite lettre très touchante, précieuse, qu'il m'adressait en 1995. Il m'appelle encore « l'écrivain public », métier que je ne pratique plus depuis longtemps. Sa soeur Louise, écrivaine, est une grande amie. Je connais toute la famille, nous avons grandi à quelques maisons de distance mais Richard et Louise sont plus vieux que moi, qui suis de l'âge de Luc!

Richard n'a pas besoin de visiter toutes les coupes à blanc et les massacres faits par les forestières même si je suis certaine qu'il l'a fait. Il maîtrise parfaitement son sujet. Son combat pour les forêts boréales est peut-être son plus connu mais il n'est pas son seul. Ici, on sait qu'avant d'être connu, il avait fait des films choc sur les mines, la Noranda en particulier, il a même eu des menaces de mort mais il a changé des choses en profondeur en sensibilisant du monde.

Aujourd'hui, tout en continuant les combats qui ont été les siens, les mines, les forêts, ces ressources dont on doit prendre conscience, il continue sa « mission » en révélant l'histoire et les destinées d'un peuple (invisible), les Algonquins, et toute cette richesse, cette culture qu'on est en train de perdre...

T'auras deviné que Richard Desjardins, je l'aime pas seulement pour son talent indéniable mais pour son courage d'agir en homme libre et très conscient de sa « mission » dans notre société, du pouvoir des images et des mots.

Zoreilles a dit…

Et j'oubliais... Pour tourner « L'erreur boréale », il a survolé en avion et en hélicoptère des pans immenses de toute la forêt boréale. Oui, il a vu et constaté ce qui se faisait en Gaspésie, sur la Côte Nord et partout, pas juste en Abitibi-Témiscamingue, il est vraiment très consciencieux, je le répète.

C'est comme pour Le peuple invisible, un de nos amis (Algonquin) apparaît dans le film. On le voit une minute ou deux mais ils ont tourné chez lui toute une journée, au moins 8 cassettes pleines de stock shot. Il est ferré pas à peu près.

Quant à son chalet, c'est au lac Vaudray qu'il se situe. C'est le chalet familial qu'il a acheté. C'est d'une simplicité, il n'a rien voulu changer. Leur père a construit le premier chalet là il y a longtemps, ils y ont vécu des étés magnifiques. Louise a son chalet juste à côté, c'est comme sur le même terrain. On le voit de temps en temps, il est sociable et discret, très intéressant à jaser, évidemment.

La forêt Vaudray-Johannes, il a réussi à la faire reconnaître comme forêt protégée mais après de longues années de lutte. Il ne l'a pas fait pour lui, ce n'est pas son genre, il a mis la même ardeur à faire reconnaître la forêt de Kanasuta, celle de Piché-Lemoyne et beaucoup d'autres. Il sauve tout ce qu'il peut.

Désolée Gaétan d'avoir pris tant de place chez toi mais l'occasion ne se présente jamais qu'on puisse répondre à des questions ou des commentaires à ce sujet. Et ses combats sont aussi les miens, même si ses coups portent beaucoup plus que mes petits coups de gueule!

Le Gentil Astineux a dit…

Merci Zoreilles pour votre opinion.
Se promener en hélicoptères, les gens d'ITT-Rayonnier l'ont fait du temps de Bourassa pour estimer le nombre d'arbres et comme du haut des airs tout est beau et vert, les gens d'ITT-Rayonnier se sont trompé royalement - bois trop petits-puisque cette compagnie ferma en 1979.

Je n'ai pas aimé la façon que Desjardins a traité les coupes à blanc dans son erreur boréale, il me fait penser à Paul McCartney venu faire la leçon au gens des Iles de la Madelaine concernant la chasse au phoque.

Gaetan et Zoreilles, en allant à la pêche au Lac Arthur dans les années 1980, j'avais remarqué dans le bout du 30 milles, un flanc de montagne particulièrement vert d'arbres d'une trentaine de pieds d'hauteur.
En questionnant "les vieux" ils m'ont appris que ces coupes remontaient du temps des coupes à blanc du temps de la Quebec North Shore Paper et qu'ont utilisaient la flume pour charger le bois sur des bateaux à Shelter Bay. On a construit un barrage sur la Rivière aux Rochers, une scierie sur la Côte-du-Moulin et dans le temps on m'a raconté que même on avait construit une dans le bout du 107 milles, propriété d'un député.

Tout ça pour vous dire monsieur, dame, que la fôret se régénère, qu'elle repousse malgré les grincements de dents et les trémolos de Richard Desjardins.

Zoreilles a dit…

Curieux, ça, j'ai justement donné un méchant coup de gueule à Paul McCartney, Brigitte Bardot, Paul Watson de Green Peace, au sujet de la chasse aux phoques aux Iles. J'arrive tout juste des Iles où j'ai de la famille, des pêcheurs de homard, aussi chasseurs de phoques. Paul McCartney n'en parle plus, avez-vous remarqué? Quant à Brigitte Bardot, a-t-elle encore de la crédibilité quelque part dans le monde? Paul Watson de Green Peace se sert de ces images choc (du sang rouge des mignons petits blanchons aux yeux larmoyants sur la banquise immaculée, avec des comédiens payés, des hélicos, des équipes de tournage complètes) pour recueillir des fonds pour ses oeuvres. C'est très rentable au point de vue marketing. Ça reste encore les campagnes de levée de fonds les plus payantes. On comprend pourquoi ils manipulent ainsi l'opinion publique mondiale.

Mais pour Desjardins et les forêts boréales, nous ne sommes pas du même avis, vous et moi. Pas grave. En tout cas, Desjardins, on peut être pour ou contre, il n'a rien à gagner avec les combats qu'il mène. L'Action boréale de l'Abitibi-Témiscamingue (ABAT) a toujours Richard Desjardins comme porte-parole, ça ne coûte que 10 $ pour être membre et ils n'ont aucune autre entrée d'argent pour fonctionner. Tout le monde est bénévole là-dedans. Déjà, ça me semble plus propre, plus noble, plus vrai.

Mon opinion ne se fonde pas seulement sur L'Erreur boréale, film de Desjardins/Monderie. Je suis entourée de gens qui travaillent dans le monde de la foresterie, juste pour vous dire, dans ma famille, je suis la seule à ne pas avoir étudié en foresterie, je travaille plutôt dans les communications, moi. Mais un de mes premiers emplois dans le domaine des communications, par exemple, c'était à l'Association forestière de l'Abitibi-Témiscamingue, la plus grosse association forestière au Québec, la plus puissante aussi, un lobbying très fort qui représente toutes les grosses forestières dans les faits mais qui se présente médiatiquement, politiquement, comme l'association de tous les utilisateurs de la forêt, ce qui leur donne un pouvoir énorme de représentation. Quand j'y travaillais, on était toujours en lien avec l'AMBSQ (l'Association des manufacturiers du bois de sciage du Québec), le ministère des Ressources naturelles et autres bonzes qui gèrent nos forêts, Domtar, Abibiti Consol, Norbord, Tembec, etc. Regardez qui siège sur les c.a. de ces « associations ». Ce que j'ai vu là, ce que j'y ai vécu, ce dont j'ai été témoin m'a tellement levé le coeur que je suis partie. De toute manière, je n'étais pas à ma place, je comprenais trop d'affaires...

Desjardins n'a jamais dit de ne plus couper la forêt, des gens en vivent, on comprend ça, mais il faut tirer le meilleur parti de nos ressources, justement à cause des travailleurs qui en vivent, mais ceux qui les exploitent le font de manière souvent très sauvage. Ça, je pourrais vous en parler longtemps... Par exemple, il y a des méthodes de le faire pour ne pas tout détruire, favoriser la regénération, la coupe mosaïque en est une qui a fait ses preuves mais elle coûte un peu plus cher à faire... Les actionnaires aiment pas ça!

Oui, la forêt boréale se regénère mais elle repousse en feuillus. Du haut des airs et de loin, c'est très vert en effet. Ça prendra une centaine d'années après une coupe à blanc avant que la forêt boréale ne redevienne une forêt mixte, une forêt digne de ce nom. Dans l'ordre, il y aura des framboisiers, des aulnes, du peuplier faux tremble, quelques bouleaux, etc. Ça poussera tellement serré qu'il n'y aura, à court et moyen terme, de place pour rien d'autre. Cette regénération est extrêmement fragile et vulnérable aux maladies et aux parasites, comme la livrée des forêts, entre autres.

Mon père bûchait dans la forêt boréale à la fin des années 40, début des années 50. Des coupes à blanc. Pas à peu près! Oui, tout est regénéré, on y est retourné ensemble, lui et moi, l'année avant qu'il meure, en 2004. C'est parce qu'ils travaillaient avec des chevaux, au sciotte, à la hache, au godendard, ils laissaient sur place de quoi semer d'autres arbres des mêmes essences. Maintenant, les grosses machines, les multifonctionnelles, détruisent tout, les sols surtout. On ne parle pas de la même chose du tout. Mais les forestières ont toutes des conseillers et conseillères en communication, c'est même un poste de prestige très bien payé pour conter de la bullshit au monde!

Il y avait au moins deux vieux qui pensaient comme Desjardins : son père et le mien! Ils sont morts tous les deux, dommage qu'on ne puisse plus avoir leur avis. L'Erreur boréale, sorti en 1999, débute par une bonne jase, au chalet du lac Vaudray, entre Richard Desjardins et son père, qui était ingénieur forestier... Mais le monde aime mieux croire Guy Chevrette!

Zoreilles a dit…

Skuze-moi Gaétan, on dirait que je suis en train d'écrire mes billets chez vous. Désolée. Le sujet m'emballe trop. Pis j'en ai gros sur le coeur contre les forestières.

gaétan a dit…

Zoreilles prend tout l'espace que tu veux ma chère surtout pour de telles explications concernant l'industrie forestière.
J'ai croisé Louise Desjardins dans un atelier d'écriture (camp Félix) à ste-Luce alors qu'elle était en ''résidence '', il y a quelques années. Je me rappelle qu'elle cherchait un titre à son livre.

gaétan a dit…

Anecdote pour anti-pollution et les autres:
Pendant plusieurs années quand j'avais 14-15 ans mon père qui était conducteur de train pour la qcm nous faisait embarquer en cachette et la nuit de préférence moi et 2 de mes copains sur le convoi de minerai ou de fret, dépendamment sur quoi il avait été appelé, et nous débarquait au millage 117.5 pour pêcher pendant 2-3 jours.Pour le retour il faisait lancer un message par le train le précédent nous indiquant l'heure approximative qu'il passerait. Sachant que les trains ne sont jamais à l'heure il nous est arrivé de passer la nuit à la belle étoile assis près de la voie ferrée à attendre son passage.Il n'y avait aucune route, aucun chalet rien à des milles à la ronde, que le passage des trains et des équipes d'entretien sur la voie ferrée. La pêche était bonne.L'expérience aussi. Puis, un certain été, c'est au son des bulldozer que nous nous sommes réveillés.Quelques années plus tard quand j'ai commencé à travailler à l'entretien de la voie ferrée j'ai vu que là où nous plantions notre tente une route en garnote passait. J'pense que j'ai commencé à hair les forestières à partir de ce moment-là :-)

Zoreilles a dit…

T'as été au camp Félix à Ste-Luce? Chanceux! Plusieurs de mes amis(es) y sont allés(es) aussi. J'en rêve...

Louise a publié ces dernières années « So long », un recueil de poésie dont j'oublie le titre et un autre roman dernièrement, « Le fils du Che ». Je suis toujours là à ses lancements. Son dernier dépeint un univers tellement loin du sien... et du nôtre. Elle se met dans la peau d'un ado. C'est vraiment quelque chose! Elle écrit tellement bien, Louise. Mais elle doit tu être tannée d'être « la soeur de... » même si elle l'aime profondément, son frère et qu'elle est très proche de lui.

gaétan a dit…

Je dois encore être sur leur liste parce que j'ai reçu une invitation cet été.
L'année que j'y suis allé c'est une dame Massicote qui donnait l'atelier.

Le Gentil Astineux a dit…

Gaetan, c'est pourtant un indien (autochtone) Ti-Basse qui a ouvert la voie au Colonel McCormick pour la coupe forestière et à blanc. L'ancêtre des chemins de garnottes, c'est Ti-Basse !

Zoreilles, je vois que vous ne faites pas seulement qu'"écouter" et impossible de vous convaincre que la forêt se régénère si on l'aide un peu. Mais je tente une dernière fois :

http://www.ledevoir.com/2003/09/30/37317.html

Le Gentil Astineux a dit…

Gaetan, j'avais oublié : la fôret est renouvellable et durable tandis que les mines ne le sont pas.Quand les mines seront vides, adios QCM et son chemin de fer.

gaétan a dit…

Pas sûr que ti-basse st-onge était conscient de ce qu'il faisait pour le prop. du chicago tribune :-)))
En passant avez-vous fermé les comm. sur votre blog? Je n'arrive plus à en laisser. C'est quoi le truc? Avant, il suffisait de cliquer sur l'heure me semble....

Le Gentil Astineux a dit…

Oui j'ai fermé les commentaires jusqu'au 1 septembre, le temps de réaménager ma liste de Plogues de blogues et les ajouter au flux RSS.

Gaetan, êtes-vous allé dernièrement au Lac Profond et dans le coin du Lac-Arthur ? Je n'y suis pas allé depuis une vingtaine d'années, mais des connaissances m'affirment que la repousse se fait de brillante façon.Je suis à la recherche de la vérité, seulement la vérité.

J'étudie présentement via Internet les feux de fôret ( habitats animaux et insectes ) ainsi que le disparition du pin blanc surexploité dès le 17ième siècle. Le pin blanc est presque disparu mais on reboise depuis 1970 dans le bas-st-laurent.

gaétan a dit…

1)ok je croyais que depuis que j'avais changé de système d'exploitation c'était incompatible ou autre.
2)non donné tout mes agrès de pêche à mon fils. Par contre j'ai des personnes très près de moi qui fréquente ce coin. Dès que l'occasion se présente je m'informe et vous le laisse savoir.

Zoreilles a dit…

C'est intéressant d'avoir un autre point de vue que celui qui a cours autour de moi. La discussion, si elle n'engendre pas nécesssairement des convictions différentes, au moins, elle enrichit les arguments et élargit les horizons de deux pensées qui pourtant semblaient à l'opposé. J'adore la discussion! Dans le respect, bien sûr.

La vérité? Elle se situe probablement quelque part à mi-chemin entre nos deux perceptions, nos façons de voir la chose...