dimanche 11 mai 2008

Hull/Natashquan en vélo (épilogue)





Le Québec est un beau et grand pays. Au-delà de quelques différences régionales j'ai rencontré des gens intéressants et fiers de leur territoire partout où je suis passé. Me suffisait de sourire et de prendre le temps de les écouter et il me racontait leur pays à eux, leur p'tite vie comme leur grande vie. Que ce soit avec ce chauffeur d'autobus un soir où nous étions, moi et ma femme, les seuls passagers et qui nous a montré et raconté la pauvreté dans Ottawa la fédérale, pauvreté à même pas un kilomètre du solennel parlement, ou ce bénévole de St-Rock des Aulnaies, avec qui nous avons passé une heure dans le caveau de l'église à l'écouter nous raconter les coutumes religieuses d'une autre époque, ou tous ces propriétaires de gîtes heureus de nous accueillir dans leurs maisons, souvent centenaires, pas une journée sans rencontrer une personne intéressante avec qui échanger.
Mes coups de coeur: Hull-Ottawa pour la beauté de ses pistes cyclables, Montréal centre-ville pour sa vie et où je me promets d'y passer un mois complet pour me souler de sa diversité culturelle et ethnique, le Vieux Trois-Rivières, la piste du port de Québec, plusieurs villages du Bas St-Laurent. Mais des coups de coeur comme ça ça restent subjectifs à mon humeur du moment.
Je n'aime pas employer le terme cyclotouriste. Je me définis plus comme un cyclovoyageur. Le touriste va vers les lieux, le voyageur vers les gens. Le touriste cherche, le voyageur se cherche. J'ai beaucoup appris sur moi. Sur ma capacité d'adaptation à un nouvel environnement à chaque jour. N'avoir qu'une petite idée de l'endroit où je dormirais, mangerais. À trouver plaisir dans la satisfaction des besoins de base. À "tolérer" la présence de son conjoint 24 heures par jour pendant une longue période sans vraiment avoir de moment d'intimité. À vivre sans le conformisme qu'on tente de me faire croire essentiel à mon bien-être. Je pense que c'est ce dernier point dont je suis le plus heureux de m'être si facilement adapté. Bien sûr un minimum de préparations est nécessaire mais il reste que de partir en vélo à mille kilomètres de la maison demande une confiance dans la vie.
Un jour à la fois, un kilomètre à la fois. La notion du temps n'est plus la même. Cette année je me suis initié au cyclocamping. Plus de bagages mais plus d'indépendance. C'est probablement cette vision d'indépendance qui m'a attiré vers le cyclovoyage il y a 6 ans. Cette idée de voyager et de visiter autrement, de se sentir autonome, d'être en marge du système. D'abord 4 jours autour du Lac St-Jean en 2002, puis Lévis/Matane en 2003, ensuite la boucle Québec/Sherbrooke/Trois-Rivières/Québec, puis le tour de la Gaspésie en 2005 et les Iles de la Madeleine. Toujours plus loin. De motels et gîtes je sais maintenant que je peux dormir dans un champ. Que d'un budget à 125-150$/jour je peux voyager à 20$/jour et ça mes amis ça m'ouvre la porte sur le monde.
P.S La photo a été prise à la sortie du village de Pointe-Parent. Route en garnotte vers Kégaska. Manque quelques ponts et km de route et quelques élections encore et on pourra se rendre à Blanc-Sablon et prendre le traversier vers Terre-Neuve.

4 commentaires:

Caro et cie a dit…

Dire qu'il y en a qui ont besoin d'un hotel 5 étoiles et d'un maximum d'attractions..;-)

J'ai adoré suivre votre périple et je veux encore vous le dire: je vous trouve vraiment courageux et aventuriers...

C'est aussi bien de voir un couple ensemble depuis longtemps avoir de tels projets...;-)

Mek a dit…

oOUI monsieur !

gaétan a dit…

Étant vous-mêmes 2 grands voyageurs merci de vos commentaires. ;-)))

Zoreilles a dit…

J'aime beaucoup ce texte, Gaétan, cette philosophie de la vie et des voyages. De l'essentiel surtout, sans artifice ni excédent de bagages. Une simplicité, une authenticité, un goût d'aller vers les autres qui est tout à votre honneur.

D'ailleurs, ta définition de cyclovoyageur plutôt que cyclotouriste est tellement inspirante.

Merci de nous amener avec vous.