jeudi 31 janvier 2008

Le retour du code d'Hammouradi

''Oui allo.''
''Monsieur Jean-Paul Parisé ?''
''Oui c'est moi.''
''Monsieur Jean-Paul Parisé, né le 28 septembre 1972 à Québec ?''
''... Qui parle?!''
''Nous avons décidé de prendre votre vie.''
Les sourcils déjà en bataille, s'hérissaient en accents plus que circonflexes, perplexes, retroussés les pauvres par une mâchoire crispée. HAN, HAN T'ES SURPRIS MON CRISSE!
Qui pouvait bien l'appeler ainsi et le menacer. Jean-Paul Parisé avait toujours passé sa chienne de vie seul. Pis le ton. Tellement l'air de s'en crisser, genre secrétaire de dentiste qui confirme le rendez-vous de monsieur... Une blague de p'tites guedailles. P'tête ben de celles qu'il croisait souvent dans le parc pas loin de son appartement devait se dire son gros cerveau ramolli. C'est que j'ai appris à le connaître ce gros chien sale bedonnant avec ses pattes en parenthèse comme s'il chevauchait en permanence. Je sais que tu sortiras bientôt t'acheter ta petite caisse. Tu traverseras le parc désert pour te rendre au dépanneur du grec. Je te connais trop bien Jean-Paul Parisé.
C'est arrivé au palais de justice de X. Le chauffard comparaissait. Trois mois avait dit le juge. TROIS MOIS CALICE DE TABARNAK. J'avais serré les poings. En sortant, un type m'avait mis la main sur l'épaule et m'a tendu un billet. Un numéro de téléphone. N'a rien dit puis est parti. J'ai appelé. On m'a tout expliqué. Comment procéder, la fuite, tout. Genre de justice parallèle. Seule obligation: quitter le pays dans les 48 heures et ne plus revenir. M'en fout. J'ai plus rien.
Tiens, le v'là qui sort...
P-C janvier 2008

5 commentaires:

Unknown a dit…

Un texte admirablement bien ficelé... délicieux et sombre de vérité.

gaétan a dit…

Merci alcolo. J'espère que les gens de Botakap apprécieront.
Le code d'hammouradi, pour ceux qui veulent savoir sans faire de recherche, c'est à l'origine du oeil pour oeil...

da Bitch a dit…

wwwwwwwoooooooaaa!

gaétan a dit…

Comme dirait sylvain dans caméra café: saluuuuuut !;-)

Anonyme a dit…

Vraiment cool, ce texte! Bravo Blais!