Ça commence avec une musique entraînante dans mes oreilles.
J'augmente la tension du pédalier sur le vélo stationnaire.
Debout, en danseuse, je me prends pour Richard Virenque au pied du Ventoux en 2004.
EPO en moins, 20 ans et 60 libres en plus.
Finalement je ne suis pas Richard Virenque.
Chu jusse un gars qui s'imagine des affaires dans une salle d'entraînement d'une région du fin fond du Québec.
Je compte.
Je compte les tours.
Je compte les révolutions de mon pied gauche sur la pédale autour de l'axe du pédalier d'un vélo stationnaire dans une salle....
J'veux en faire 60 avec l'impression de monter dans la face d'un singe.
...26-27-28...
Ça va bien.
J'imagine la montagne.
Son ''grade''.
Chuis top shape.
...34-35-36...
La respiration est plus difficile.
L'alarme de ma montre-machin-truc sonne.
M'indique que je suis au-dessus de 85% de ma Fréquence Cardiaque Maximum.
Débordement de sueurs par les pores de ma peau.
Le déluge.
Je regarde les gouttes s'écrasées sur le tapis de caoutchouc noir.
Font des cernes gros comme des piasses.
En sape quelques-unes de la langue sur la lèvre supérieure.
Pression qui va-et-vient au niveau des tempes.
Engorgement.
Ma montre indique 166 battements cardiaque.
Faut ''toughé''.
...54-55-56...
98% de ma FCM.
Mes cuisses se durcissent.
J'ai de la misère à me concentrer.
Je n'arrive plus à compter et à penser à d'autres choses en même temps.
...58*(/59)!&_*60...
Enfin.
Je me rassieds sur la selle.
Je diminue la tension du pédalier.
Mes jambes me boudent.
Mon cerveau jubile.
Je suis vivant.
Je souris béatement.
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