mercredi 25 juin 2008

Geste pour la souveraineté

Parce que les gestes de souveraineté proposés par madame Marois tardent à venir, j'appuie celui de Patrick Bourgeois du "Québécois":

1er juillet : L’organisation du « Québécois » défiera le système
« Le Québécois » utilisera le 106,6 FM à Québec

L’évidence est que le mouvement indépendantiste -en général- n’a toujours pas accepté d’admettre que la joute qui l’oppose au camp des fédéraux et des collaborationnistes est en fait une guerre. Une âpre guerre psycho-politique qui oppose deux États, les États canadien et québécois, de même que leurs partisans. Des années durant, les fédéraux ont tenté de supplanter l’État québécois de toutes sortes de manières, « le plus grand parmi nous » aimait à dire René Lévesque. Aujourd’hui, l’État québécois, notre dernier rempart contre les assimilationnistes de tous poils, est aux mains des collaborationnistes de Jean Charest. Nous devons renverser la vapeur et récupérer notre État pour en faire un pays indépendant. Et nous n’y parviendrons qu’en sortant enfin les griffes!

Le fait de refuser d’admettre que nous sommes en guerre nous a progressivement convaincus que ceux d’en face étaient tout simplement nos partenaires de demain, et non pas nos ennemis d’aujourd’hui. Ce faisant, nous avons négligé de nous battre vigoureusement et n’avons point développé les moyens qui nous auraient permis de renverser le système asservissant qu’ils n’ont de cesse d’imposer aux Québécois. Nous nous retrouvons donc en 2008 sans armes dignes de ce nom pour mener la lutte. Les choses doivent changer, et ça urge!

L’expert des luttes nationales, Gérard Chaliand, soutient que les minorités nationales qui remportent du succès sont celles qui savent faire preuve de discipline et qui démontrent un esprit de sacrifice notable. Dans un contexte prétendument « démocratique », la meilleure façon de mener la lutte révolutionnaire reste encore de libérer la parole indépendantiste, et nous n'y parviendrons que si nous acceptons d'en payer le prix. "Le Québécois" est prêt à le payer...Nous l'avons déjà amplement démontré.

Des années durant, les fédéralistes ont tout fait pour empêcher l’organisation du « Québécois » de se développer pour qu’elle puisse ultimement relayer avec beaucoup d’efficacité le message indépendantiste. Nous avons été exclus arbitrairement et injustement de certains programmes de subvention et nous avons reçu des mises en demeure et des menaces de toutes sortes. Le but poursuivi par les sbires du système fédéral étant toujours de nous faire taire le plus totalement possible. Sur la place publique, le discours indépendantiste vigoureux est persona non grata, c'est clair comme de l'eau de roches!

Parce que les règles fixées par le système nous empêchent de nous exprimer librement et qu'elles ne peuvent nous contraindre, ultimement, qu'à la détaite (pensons à l'inique loi fédérale sur la clarté référendaire), nous avons décidé que ce 1er juillet nous prendrions la parole envers et contre tous, en faisant un bras d'honneur au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC). Parce que les médias sont contrôlés par l’ennemi, nous avons compris que nous devions faire preuve de beaucoup d’imagination pour atteindre cet objectif. Nous nous sommes donc équipés en prévision de ce fameux 1er juillet.

De ce fait, nous pouvons dès lors annoncer que le 1er juillet 2008 nous libérerons temporairement les ondes en diffusant sur la bande FM (grâce à l'un des émetteurs FM que possède l'organisation du "Québécois") les discours de Pierre Falardeau et du directeur du « Québécois », Patrick Bourgeois. Ces discours seront prononcés à 11h30, lors de la vigile organisée par le Réseau de résistance du Québécois, devant l’intolérable monument à Wolfe qui se trouve en face du musée des Beaux-Arts, à Québec. La fréquence que nous utiliserons alors est le 106,6 FM. Notre rayonnement sera d'environ 5 kilomètres, soit tout le centre-ville de Québec.

L’organisation du « Québécois » considère qu’un tel « geste de rupture » est tout à fait approprié et acceptable dans le contexte québécois actuel. Ce « geste de rupture » ne fait de mal à personne et ne brise absolument rien. Ce geste est absolument non-violent, mais il nous permet d’indiquer à nos ennemis d’en face que nous sommes fatigués d’être constamment sur la défensive, que nous comptons tout faire pour récupérer ce qui devrait nous appartenir (plus question de quémander) et que la liberté d’expression est pour nous une valeur qui n’a pas de prix. C’est pourquoi nous passons à l’attaque en récupérant symboliquement une compétence que le fédéral s’est jadis approprié aux dépens des provinces et du Québec. Du même souffle, nous dénonçons la mainmise totale et presque sans faille des fédéralistes sur le monde médiatique québécois.

Bien sûr, nous sommes conscients que ce geste est, toujours selon les règles fixées par l’ennemi d’en face, illégal. Nous sommes prêts à subir les conséquences pour les gestes indépendantistes que nous poserons le 1er juillet. Et peu importe la réaction de l’ennemi, tous doivent savoir que nous n’aurons -à partir d’aujourd’hui- de cesse de développer un réseau d’antennes qui nous permettra enfin de nous exprimer librement; pour ainsi toujours mieux crier « Vive le Québec libre »!

Si nous voulons un jour faire du Québec un pays indépendant, c’est tout de suite qu’il faut sonner la charge. L’organisation du « Québécois » est déjà sur la ligne de front. Elle n’attend plus que les autres indépendantistes l’y rejoignent pour que la lutte puisse enfin être menée sérieusement. Aujourd’hui, nous levons le poing pour que demain nous vainquions!

Patrick Bourgeois au nom de l’organisation du « Québécois »

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"La révolution est à bâtir, ou bien elle se dissipe".
-Jacques Berque

"On ne peut pas dire la vérité à la télévision: il y a trop de gens qui regardent"
- Coluche



Dernière édition par Patrick Bourgeois le Mar 24 Juin - 20:01, édité 9 fois

11 commentaires:

Gomeux a dit…

Sont comiques eux autres.
J'admire leur dévouement mais en même temps, tu peux difficilement dire que t'es en guerre (ce qui est vrai) et te plaindre que le fédéral t'as refusé des subventions.
C'est la guerre où non?
Shove it...

Ceci étant dit, j'espère qu'ils vont en profiter pour rappeler au gensse de Québec que si on a pas de pays, c'est pas mal de leur faute.
Ce sont les premiers à blâmer Montréal et ses étranges pour tous les maux du Québec mais ils oublient qu'ils ont aussi voté assez timidement pour le OUI en 95. Ché pas, je trouve ça pas mal plus décalissant moralement que le vote des ethnies(!), surtout venant de la «Capitale Nationale»...
Et je parle même pas de la Beauce!
Ark!
Y a qu'à regarder les dernières élections, provinciale et fédérale.
Québec et Beauce, main dans la main...

En tout cas.
Bonne chan', quand même, c'est pas fini!

Kein, un lien sur l'analyse des chiffres de 95

Mek a dit…

Contradiction :
Je chie sur l'État, mais en même temps, ça m'a toujours fait mal d'être apatride. Dans deux cent ans, même quand le pays sera vidé de ses ressources, il sera impensable d'obtenir l'indépendance. Le Québec est une brique dans le mur de la forteresse géostratégique. La souveraineté du Québec équivaut à la destruction de l'Empire de Wall Street à court terme. C'est hors de question. Ils sont prêts à remplir les vallées de cadavres. Sommes-nous même prêts à nous casser un doigt ? Toutes ces discussions référendaires… Pertes d'impôts, augmentations de chômage. Crissse ! Amenez-moi un Tchétchène su'l stage, tabarnak !

:0)

Prosternons-nous devant le banquier, même nos frères et sœurs bloggeurs passent leur temps à payer de leurs américano-emprunts la taxe culturelle qui nous asservit subtilement. Get it? That's it!

gaétan a dit…

@ gomeux
J'ai payé et je paie encore de l'impôt au fédéral alors je ne vois pas pourquoi je n'aurai pas droit aux programmes fédéraux. Alors pour le "Québécois" et toute presse indépendantiste je ne vois pas le problème d'avoir des subventions.
Pas question ici de jouer les vierges offensées mais de souligner le caractère anti-démocratique du fédéral.
Quant au lien ben y est trop de bonne heure pour me taper tous ces chiffres mais je garde le lien pour plus tard.-)

gaétan a dit…

@&
Pas besoin d'attendre de connaître le sort des tchéchènes pour se prendre en mains. Faut juste qu'une majorité de québécois prenne conscience du potentiel de richesse qu'on possède et qu'on décide tous ensemble de s'en réapproprier une partie. Ne pas chercher à éliminer le système ( il a quand même du bon) mais le changer peu à peu pour le rendre plus humain. Utopique? Ouain pis! Faut ben rêver un peu. Pis si je deviens convaincu qu'il n'y a plus rien à faire ben je vendrais tout pis j'irai rester dans une cabane dans le fond des bois sur le bord d'un lacs pis je viendrez hanter les méchants capitalistes les nuits de pleine lune ;-)

Mek a dit…

:0)

gaétan a dit…

Et pis & j'ai pas compris les americano emprunts sur la taxe culturelle? ;-(

Gomeux a dit…

It's quite simple, really.
En choisissant de truffer ça et là des phrases anglaises qui font "chic" dans les blogs, on se soumet un peu plus chaque jour.

mon doute incarné | mon doux teint carné a dit…

C'est assez marrant ce que dit Gomeux à propos des truffes anglaises, parce que de mon côté, leur effet produit tout le contraire...

Perso, je n'ai jamais été très politisée jusqu'à il y a environ 10 ans. Dans un cours de science po suivi il y a 7 ou 8 ans, on évoquait un temps où la propriété et les frontières n'existaient pas : ça m'a fait rêver. sauf que les rêves, c'est très rare que ça se réalise dans la perfection. je ne renonce donc pas à eux, mais j'essaie d'admettre la réalité telle qu'elle est parce que c'est seulement à partir d'elle qu'on peut trouver à apporter de vrais changements. Et donc, ces dernières années, j'en suis venue à être indépendantiste à seule fin de sauvegarde du français. Ce que j'avais développé un petit brin .

Mek a dit…

Gom said it all.

Quant aux rêves, je vous rappelle que nous survivons dans le cauchemar d'un groupe très restreint qui a imaginé ce monde tel qu'on le connaît aujourd'hui au cours des années 10 à 30. S'ils peuvent en 50 ans couvrir la terre de chars et de nappes de pétrole, on peut faire pareil avec des fleurs et des balançoires.

Le clavier sur lequel je tape, la table en dessous, le banc sur lequel je suis assis, le stylo sur la table, les tuiles au plancher, les vêtements des gens tout autour et le gras sur leurs peaux… Pétrole, pétrole, pétrole ! EN 1860, y avait rien de tout ça. C'est pas ma pensée, qui est radicale, c'est le monde dans lequel on vit. Les choix nous appartiennent.

mon doute incarné | mon doux teint carné a dit…

Je discerne bien ce que tu dis, Éric, et Gomeux et Gaétan. En fait, c'est d'avoir observé que les stratégies employées par d'autres n'avaient pas eu de prise sur moi qui me fait chercher à agir autrement. À tenter d'agir, pour être plus précise.

En même temps, je me méfie de glisser dans une visée politique précise : l'esprit de système ne m'est jamais allé au teint.

Et tout ce qui est à ma portée à l'heure actuelle (et même, pas dans sa pleine mesure), c'est la langue, le jeu et la danse des mots, et la possibilité d'échapper aux impasses par l'issue de l'absurde. J'écris ça, mais ça n'est pas un programme : juste un exercice auquel je m'accole moi-même pour tenter de me dépêtrer du guêpier dans lequel on m'a f...... fichue ! ;-) Et pas que moi, bien sûr.

gaétan a dit…

@ Marie Danielle pour faire suite à "ton brin là"...
j'aime bien Pierre Flynn. Suis allé le voir 2 fois en spectacle.Dommage qu'il y a si peu de prestation de lui sur youtube depuis la maudite machine.
Un vent rouge a soufflé sur ma ville/Plus personne n'habite en son coeur/Nous nous cachons nous restons tranquilles/Et parfois nous sortons du bunker/Et nous marchons sans un bruit/Et nous cherchons signe de vie....
Signe de vie album Mirador