jeudi 30 octobre 2008
De VLB
Mise au point :
Le Parti indépendantiste et mon engagement
J’ai adhéré au Parti indépendantiste parce que, précisément, il me paraissait être le seul parti à être vraiment indépendantiste.
J’y ai aussi adhéré parce qu’une majorité de jeunes en faisaient partie, d’où mon enthousiasme.
J’ai aussi annoncé publiquement qu’aux prochaines élections provinciales, je me présenterais à la convention d’investiture du parti pour devenir son candidat dans le comté de Rivière-du-Loup contre Mario Dumont.
Mais tandis qu’avec mes collaborateurs, je préparais le plan de match de cette campagne, une crise interne déchirait le parti. Quand j’en fus informé, je demandai à rencontrer Éric Tremblay, le chef du parti. Avec Éric Tremblay, Michel Lepage et Richard Gervais, membres de l’exécutif, nous avons convenu que seul un congrès appelé le plus rapidement possible pouvait vraiment faire la lumière sur ce qui se passait ou ne se passait pas au parti, question que personne n’entretienne de doute sur l’intégrité de sa direction.
Après quelques semaines, j’apprends par courriel qu’un nouvel exécutif a été formé sans que les militants le sachent et qu’il n’y aura pas de congrès pour y laver en famille le linge sale du parti.
Ce manque de transparence, surtout chez un jeune parti, ne correspond guère à l’idée que je me fais de la démocratie participative. Je rends donc ma carte de membre du parti.
Mais tel que je l’ai déjà annoncé, je livrerai toutefois bataille aux prochaines élections à Mario Dumont dans le comté de Rivière-du-Loup, quitte à le faire comme candidat indépendant, comme candidat du Parti des régions ou, pourquoi pas, comme candidat du Parti des lésions !
Victor-Lévy Beaulieu
J'avais abordé à mots couverts ce que dénonce vlb ici et là.
Moi c'est juste 20$ pis ma naïveté que j'ai investi dans le PI,lui c'est toute son oeuvre..
mercredi 29 octobre 2008
dimanche 26 octobre 2008
Recette de D. Pinard à ma façon
Heu... non j'ai pas l'intention de remplacer m. Pinard ni partir un blog de cuistot. :-))))
Érotisme musical
Pour faire connaître Angelo Badalamenti, compositeur et arrangeur musical de films. Notamment ''Un long dimanche de fiançailles'', ''Mulholland Drive'' mais surtout je l'ai découvert par ''twin peaks'' de David Lynch.
samedi 25 octobre 2008
Échos du jardin (17ième et avant-dernier)
Sur le chemin de Marie
Comment vous partager la symbolique que représente ce sentier pour moi ? Faudrait que vous sachiez que j'ai passé 10 ans au pays de l'épinette noire et rabougrie, dans la toundra du Nouveau-Québec qu'ils appellent ce territoire. Faudrait que vous sachiez que privé de la vue des couleurs de l'automne, celles-ci avaient disparu de ma mémoire, noyées qu'elles étaient par le flot de liquide que j'ingurgitais à cette époque. Faudrait savoir qu'à mon retour dans l'sud, ce sentier faisait partie des lieux que j'aimais découvrir, que je m'extasiais souvent par-devers mon entourage de la beauté de l'automne. Faudrait savoir, surtout, que je voyais bien leur petit sourire en coin quand je m'exprimais de ces choses. Se lasse-t-on de la beauté à trop l'avoir présente ?
Rendus au sommet, moi et épouse avons grignoté raisins et baguette de pain. Sur le chemin du retour, un appel pour aller travailler sur le cellulaire de mon épouse. S'tie !
Peu de couleur sur les photos, c'est que l'automne, par che-nous est déjà passé. Bientôt le drap blanc!
BONUS:
mercredi 22 octobre 2008
mardi 21 octobre 2008
Petite douceur matinale
Sans détour et simplement Jacques Lanctot nous parle du sommet de la francophonie et de la réaction entre autre du cheffe du pq que j'admire tant (!?!) aux propos de ce grand homme (!?!) Sarkosy. Aussi, il nous rappelle les relations Charest-Desmarais-Sarkosy pour la suite des choses dans le développement économique de notre beau et nordique Québec. Quand le jupon dépasse..... mais bof qui s'en soucie.
Je termine sur cette affirmation gratuite mais ô combien satisfaisante, autant qu'une rencontre avec la veuve-poignet quand t'es jeunesse pis pogné des semaines de temps dans l'bois avec pas d'femme autour: mame Marois rêve plus de relation sociale avec les Sarkosy et Desmarais que d'indépendance. Elle pouvait bien parler d'exploiter le pétrole du St-Laurent ou de l'île d'Anticosti il y a quelque temps, la ....
Bon, maintenant que j'me suis fait plaisir, faut que j'aille bûcher mon bois pour c't'hiver!
dimanche 19 octobre 2008
S'tie j'ai déjà porté les mêmes culottes que FZ
Y a comme de l'eau dans l'gaz!
1-''La motoneige tourne au vert'' gros titre en page 11. J'y apprends que la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec vient de se donner un plan d'action quinquennal pour l'environnement. Entre autre action: le reboisement le long des sentiers aura pour effet la réduction sonore et la captation de CO2.
Bravo pour la recette miracle. Tous les grands pollueurs du pays devraient s'en inspirer. S'ti que chus tanné qu'on me prenne pour un cave.
2-''La faim à financer'' en page 12. Texte d'Annie Morin en lien avec la chronique ''alimenterre''. J'y lis que:'' Plusieurs voix se sont élevés cette semaine pour déplorer que la crise financière éclipse complètement la crise alimentaire. Et les chiffres fournis à l'appui prouvent hors de tout doute que l'argent des riches est plus important que la faim des pauvres.''
Et plus loin:''Depuis le début de la crise, pas moins de 1000 milliards$US ont été promis par les gouvernements des États-Unis et de l'Europe pour sauver de grandes banques de la faillite et 3000 milliards$US ont été mis en veilleuse pour garantir des prêts interbancaires. Et pendant ce temps, un seul des 12 milliards promis en juin, à Rome, afin de lutter contre la malnutrition croissante a effectivement été dépensé.''
C'est vrai que personne n'as à porter le poids du monde sur ses épaules mais moi quand je lis de telles nouvelles j'ai un peu honte du monde dans lequel je vis.
3- En page 18: ''Bombarder sans polluer''. J'en peux pu...... J'ai besoin de stabilité de temps en temps parce que là j'ai l'impression que la réalité dépasse la fiction. M'en va directement à la section des arts et spectacles.
samedi 18 octobre 2008
Le coeur au ventre de Daniel Pinard
Mais comme il ne parle pas strictement de bouffe à son émission faudrait qu'on m'explique pourquoi, hier encore, j'avais l'impression, après avoir regardé son émission, qu'il était plus convaincant pour la promotion de l'indépendance du Québec que mame Marois. Parce qu'il parle des petits producteurs qui sont nos voisins? Parce qu'il privilégie l'achat local ? Parce que j'ai souvent l'impression que ses invités pourraient être mes voisins même s'ils oeuvrent à Victoriaville, Joliette ou St-Félicien ? Parce qu'il n'a pas une langue de bois ?
Pis en passant, j'ai bien l'intention d'essayer l'une des recettes de l'émission d'hier soir, une tarte aux pommes et cheddar. Si Daniel Pinard propose d'y ajouter du sirop d'érable moi je peux bien y ajouter un soupçon du miel fait maison et non pasteurisé produit par le patron des jardins où je travaille (pour quelques semaines encore). Miel provenant des abeilles qui ont servi à pollenniser des champs de bleuets. Ça devrait être pas si pire :-)
vendredi 17 octobre 2008
mercredi 15 octobre 2008
Ce vent de droite qui refuse de tomber
Rien n'a changé. Ou si peu. En 1979 Frank Zappa sortait un opéra-rock dans lequel il était question de censure, de religion, de big brother: Joe's garage.
En voici un extrait: Crew slut. Vous savez ces filles (ou femmes)qui adulent les vedettes, naïves un brin devant les belles paroles et se font finalement fourrer par tout l'entourage de la rock star, et bien j'y vois une certaine analogie entre ces groupies et l'ensemble des électeurs que nous sommes. Continuons donc de nous faire fourrer par le système il fait tellement bien ça. De la poudre pour les yeux, du lube pour le restant. Mais avant remplissons nous les oreilles de musique subversive avant que les émules de mother's watch et autres monseigneurs de la loi et l'ordre se multiplient pendant que l'on massacre la planète.
samedi 11 octobre 2008
S'tie k'sa m'écoeure
Gouvernement fédéral: 25 milliards$ dans le marché bancaire et hypothécaire
Pour réagir à la crise des marchés financiers, le ministre des Finances Jim Flaherty a annoncé ce vendredi matin qu'Ottawa va acheter des actifs hypothécaires de haute qualité pour que le crédit demeure disponible pour le bon fonctionnement de l'économie canadienne.
Geneviève Allard
Au total, 25 milliards$ seront injectés. Pour ce faire, le gouvernement se portera acquéreur de blocs de prêts garantis par la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).
Jim Flaherty soutient que le problème des banques canadiennes est relié au financement à long terme. Les États-Unis, eux, ont un problème de financement à court terme.
Jim Flaherty a cherché à assurer que les institutions financières canadiennes sont solides et a soutenu qu'il ferait tout pour que la crise ne vienne pas affecter la stabilité économique du pays.
Qui plus est, Jim Flaherty soutient que les contribuables ne seront pas pénalisés parce que le gouvernement devrait retirer un rendement supérieur à son coût d'emprunt.
Les cinq premiers milliards permettraient d'entreprendre le travail le 16 octobre.
Hiver 92
L'une de mes rares activités de détente, entre boire et jouer aux machines à poker, consistait à fréquenter la bibliothèque de Fermont. Y a des endroits comme ça, qui s' apparentaient pour moi à une baie cachée, un refuge. C'est là que j'y ai découvert un trésor: ''Tu ne seras plus jamais seul''. Livre écrit par Gilles Baril, ex-député péquiste, qui y raconte son passé de cocaïnomane. Entre lui et moi seule la substance diffère, quoique...Le reste c'est pareil.
Dire que la lecture de ce livre m'a sauvé la vie serait me faire passer pour un ingrat vu que je n'ai jamais remercié Gilles Baril. Une chose est sûre: c'est qu'en lisant ce livre j'ai compris que je pouvais m'en sortir.
jeudi 9 octobre 2008
Les droits humains et AI
Alors voici le topo:
vous vous êtes sûrement rendu compte que la situation des droits humains se dégradent dangereusement un peu partout sur la planète. Même ici les barbares se déploient. Amnistie Internationale est un organisme indépendant qui dénonce ces manquements. Je sollicite pour AI.
Si ça vous tente envoyez moi votre adresse postale par e-mail, je vous retournerai une enveloppe pré-affranchie pour votre don. Merci pour AI.
gaetan.blais@cgocable.ca
mardi 7 octobre 2008
Un dernier avant de passer à autre chose
Cet été-là, quand le gars du Ministère de la voirie a entrepris ses nombreuses visites au village, les habitants étaient impatients d'en connaître le motif. Dès la deuxième visite de l'étranger venu prendre son café matinal, la vieille serveuse du casse-croûte s'avança:
-Alors, mon beau jeune homme de la ville, qu'est ce qui t'amène de par che-nous?
-C'est confidentiel pour le moment, madame. Peut-être que plus tard..., répondit le gars de la voirie, trop heureux de la faire languir, elle et les autres clients qui avaient cessé de manger et de parler pour entendre sa réponse.
Il n'en fallait pas plus. La machine à rumeurs s'emballa.
-Il vient pour le tracé d'une nouvelle route, disait Onésime Pelletier, confiant.
-C'est pour rénover le pont couvert qui traverse le village, affirmait Paul-Émile Bordages, d'un ton encore plus convaincant.
Le maire Tremblay, lui, embêté, faisait celui qui savait mais qui ne pouvait pas parler. Et comme le bonhomme Tremblay avait la tête dure, il était inutile d'essayer de lui tirer les vers du nez.
Un bon matin, Tancrède Vallée, l'homme d'affaires du village, affirma sur le perron de l'église qu'il s'agissait bien de la construction d'une nouvelle route et qu'elle se poursuivrait jusqu'à la chute à Philomène. Apparemment, il y aurait là-bas une usine d'eau potable à exploiter.
Dès le lendemain, tous les habitants se mirent à rénover leurs maisons, à vider leurs remises, à nettoyer leurs terrains. Les pancartes ''à vendre'' et chambres à louer'' apparurent.
Moi je riais. À part le gars de la voirie personne d'autre ne venait à Saint-Alexandre-les-Becquets. J'étais le seul à savoir ce qui l'amenait au village. Il venait ici pour rencontrer mademoiselle Rivard notre prof. de français en quatrième année. Ils se donnaient rendez-vous près du ruisseau derrière l'école. Ils mangeaient sur une couverture, puis ils se baignaient tout nus sous la chute à Philomène. Ensuite ils retournaient sur la couverture et là, ils faisaient des choses... Moi je regardais: c'était bien plus intéressant que d'observer le stupide clébard du village qui trébuchait partout.
en 2001
lundi 6 octobre 2008
Tiens pourquoi pas....
L'envahissement de l'immense cité dura plusieurs quartiers de lune et la population locale disparaissait mystérieusement devant l'avance des Ogéens.
S'enfonçant profondément dans les dédales de Sihon, Og et ses hommes perdirent complètement leur sens de l'orientation. La famine et la maladie les frappèrent. Un mal inconnu se développa dans sa troupe privée de la vue de l'horizon depuis trop longtemps et Og proclama une ordonnance indiscutable: qui ne dort pas cherche une porte.
Du réveil au sommeil, tous les Ogéens devaient chercher une porte leur permettant de sortir de leur piège. Même la nuit, les insomniaques, munis de torches, arpentaient la cité vidée de ses habitants. Des groupes s'assemblaient et, s'attachant les uns aux autres par des cordes, des vêtements ou se tenant par la main, ils formaient de longues chaînes humaines. Ils exploraient toutes les rues, fouillaient toutes les habitations, inspectaient les planchers, les murs et les plafonds en vain. Ils ne trouvèrent aucune sortie; il n'existait pas une seule porte dans la ville. Tout avait été construit à aires ouvertes.
Résignés, les Ogéens organisèrent une cérémonie en l'honneur de Janus, le dieu de la Porte, le dieu aux deux visages: celui de l'Entrée et celui de la Sortie. Pendant le rite, les Ogéens observent la lune dans sa voûte étoilée. Ils virent apparaître progressivement les reflets bleutés d'un faciès au sourire sarcastique: Janus dévoila un visage indiquant l'Entrée de la Porte...
Des cris de révolte s'échappèrent de la foule en colère. Og fut lynché et les Ogéens, devenus fous, s'entretuèrent.
Finalement, le Maître a effacé la souvenance de la ville de Sihon de la mémoire humaine. ''La cité sans issue'' n'existe plus que dans les rêves. Pour éviter le maléfice de ce songe, il vaut mieux mettre en pratique tous les jours cette maxime: qui ne dort pas cherche une porte.
*Thème imposé et autres restrictions/écrit par moi-même/publié en 2000 dans la revue du loisir littéraire
samedi 4 octobre 2008
Sorti du tiroir du temps que je rêvais d' être écrivain
Les ''foursome'' de baby-boomer retraité à 55 ans ne m'intéressaient guère. J'avais besoin de savoir si j'étais encore vivant: j'ai sauté en parachute, escaladé des montagnes, fumé du pot. Plaisirs éphémères de sensations passagères. J'étais vivant mais mort en dedans. Un mort vivant, un karma famélique, une âme vide.
J'entrepris de remeubler mon intérieur: séminaires, prières, calvaire. Rien n'y fit. Je me tournai vers la science: calcium, lithium, capharnaüm. La retraite n'était-elle qu'une longue agonie? Hors du travail point de salut? Étais-je condamné à retourner travailler? Plutôt mourir! Et je mourrais. Lentement.
Puis un beau jour il m'apparut. Derrière la vitrine d'une boutique, il m'interpellait. Une belle gueule avec un tatou, son nom sous le tatou: Bianchi SL Lite. Un bijou bleu céleste fabriqué à la main en Italie. Un trône pour selle, une légèreté au bout du doigt. Un cadre plus que parfait, un prolongement de moi-même. Bien assis sur sa selle magique, casqué avec en prime des lunettes d'aviateur, je découvris la vision kaléidoscopique de l'espace-temps du cycliste. Surprise! Ma vie n'était plus contenue dans la perspective d'un écran. Une révélation! Un réveil spirituel! J'ai tout vendu. Tout abandonné.
Je suis parti dans le sens du vent; convaincu d'une mission à accomplir.
Beaucoup de Québec et d'Europe. Un peu d'ailleurs. Les pistes du midi l'hiver. Les rubans du nord l'été. Les bernaches pour sablier. Randonnées du second souffle pour un Don Quichotte quinquagénaire. Découverte du nouveau monde pour un Marco polo de banlieue. Une retraite à pédaler au fil des cycles qui cadencent la terre, l'habillent pour la parer, la célèbrent pour l'immaculer d'un linceul blanchâtre.
Grâce à mon vélotransporteur mes sens se motivèrent par devers ces saisons. dans un premier temps mon odorat: la terre exhalait un bouquet exquis qui parfumait mes narines au rythme du pédalier. Le roulement des cris des enfants dérapait dans mes oreilles pour confirmer dans leurs jours chauds les mois de Phoebus. L'arrière-saison, elle, dévoilait ses couleurs fugitives avant la froidure où je fonçais, corps penché sur guidon et bouche ouverte, pour attraper les flocons de neige. Vie parallèle où je rajeunissais....
J'appelais mon vélo Frédo. À cause de ses origines. Je l'avais habillé de deux sacoches rouges à l'arrière, d'un phare décoratif et d'une sonnette à l'avant. Une sonnette comme celle de mon enfance qui révélait au monde mon existence.
Mon fidèle compagnon n'a jamais montré signe de défaillance durant notre épopée. Tout au plus a-t-il manqué de souffle et est-il tombé à plat devant l'impuissance des petits villages à garder leurs enfants. Ils se ressemblent tous ces petits villages avec leurs galeries garnies de fleurs d'une beauté embaumatoire. Et moi je leur disais, à ces habitants, que la fatalité n'existait que dans leurs têtes. Que c'était une diversion d'un maître indigne qui nous gouvernait pour satisfaire sa seule appétence. Et ils me croyaient. Et ils entreprenaient la grande corvée pour perpétuer leurs bleds.
Beaucoup de gens ordinaires sur ma route. Comme ces vielles serveuses aux pieds enflés et au faciès intrigué quand elles me voyaient entrer dans leur restaurant avec Frédo. Les clients, eux, cessaient de parler. Sans doute n'étaient-ils jamais allés bien bien loin avec leurs vies et dans leurs têtes. Moi, j'aimais à penser que ceux qui me saluaient enviaient ma témérité à troubler un certain ordre établi. Surtout quand je nouais une bavette à Frédo.
Le soir venu, nous laissions la voix de la nature nous guider vers un gîte où nous étions raremenr déçu. Il y a bien cette fois où une hôtesse nous avait surpris dans le même lit, mais bon, nous ne faisions rien de mal. Les gens qui reçoivent de parfaits étrangers doivent bien s'attendre à des surprises. N'est ce pas pour cela qu'ils ouvrent leurs portes? Pour sortir de leur quotidien? Pour vivre des aventures? À la maison ? Des aventures au mieux racontées, mais des aventures quand même? Alors moi je leur disais n'importe quoi et ils me croyaient. Ça leur donnait des frissons à ces gens de rêver.
Tourner la manivelle du matin au soir n'était pas sans danger. Nous devions nous méfier constamment de ces uranoscopes en voiture qui envahissaient notre territoire, rétrécissait notre trajectoire. Contre ceux-là, nous ne cédions pas d'un pouce. Pas un seul. Dussions-nous leur barrer la route, jamais je n'aurais laissé ces mangeurs d'asphalte pénétrer l'espace-temps du cycliste sans m'interposer car sous leurs apparences paisibles se cache l'intolérance. Et moi, je ne tolère pas l'intolérance.
hiver 2002
vendredi 3 octobre 2008
Après Hendrix, Joplin
Pour Janis, une muse: