Havre-Saint-Pierre ( camping)/Baie Johan Beetz (camping)
- Frais
- Vent de face
- Pluie en P.M et en soirée
- Journée difficile
- 70 km
Partis en milieu d'avant-midi de Havre-Saint-Pierre. Paysage différent. Quelques stationnements improvisés le long de la route où plusieurs pick-up avec leurs trailers nous indiquent de l'activité forestière ou de chasse dans les environs. Les 300 km pédalés dans les 3 derniers jours font leur effet sur nos corps. Les montées deviennent interminables et pyrénéennes.
Arrivé à Baie Johan-Beetz vers 15 heures, on a même pas le goût de visiter la maison de l'aristocrate belge, classé monument historique, et qui a donné son nom au village. Avec un population de 80 habitants, pas de dépanneurs encore moins de restaurant. On avait prévu le coup et acheté la bouffe en conséquence en partant ce matin. Pour être passé ici l'année dernière je me rappelle qu'il y a une source d'eau à l'entrée du village et faisons le plein.
En ces lieux perdus se trouvent un kiosque touristique ( et oui) et la jeune étudiante nous indique la plage au bout du quai fédéral, en retrait du village, comme lieu propice à l'érection de notre demeure. C'est là, ajoute-telle, que les jeunes se réunissent pour fêter. Moi j'ai vraiment pas envie d'entendre et de voir des jeunes fêter. L'endroit est calme et témoigne effectivement du passage répété de fêtards par ces quelques feux de camps non complètement consumés. Aussi une partie du site est définitivement contaminée par du mazout provenant probablement de l'activité de bateaux quand le quai était en activité. Aussi le terrain à l'extérieur des crans de roches est fait de tourbière ( moi je dirais swomp) et en plus de l'odeur caractéristique que cela dégage il y a des moustiques. Des hordes de moustiques. Des colonies de moustiques. J'ai un seuil de tolérance très élevé face aux mouches noires, maringouins et toute leur famille mais là ça fait vraiment longtemps que je n'ai pas vécu une telle situation. Et j'en ai passé du temps dans le bois à la pêche ou autrement.
La tente est montée dans un temps record. Marjolaine se réfugie à l'intérieur et je termine seul le dépaquetage des sacoches. Souper tôt. Vue magnifique. La fatigue fait le reste. Nuit sans étoiles où le demi-sommeil croise les rêves imagés de jeunes écervelés venus faire du moto-cross sur la plage, de vagues qui viennent emporter la tente et nous avec ou de l'ours aperçu la veille à Havre-St-Pierre qui nous a suivi et qui n'attend que je sorte pisser dans la nuit. Et vers 1 a.m je sors effectivement soulager une envie. À la lueur de la lampe de poche, la marée est à une 40aine de pieds de la tente. Je m'en fous. Je veux juste retrouver la chaleur de mon sac de couchage et surtout ne pas voir l'ours entre moi et la tente.
À 0430h long réveil. Les moustiques sont toujours en attente de notre chair. Manger froid dans la tente. Le café me manque. Il est 0600. Le ciel est toujours gris. Départ précipité en bougonnant. Pour la première fois de cette traversée du Québes à vélo j'aimerais être ailleurs.