Je remercie ma défunte mère de m'avoir initié très jeune au sens du partage. M'inciter à donner une pomme de temps en temps aux quelques poqués de mon école n'aura en rien privé ma famille de quoi que ce soit et m'aura permis d'acquérir une valeur qui, de par ces "temps-là" se voulait chrétienne. Malheureusement, en ces "temps-ci", la répétition du geste a fini par enlever le peu du naturel qui en faisait sa beauté pour le remplacer par un automatisme presque aveugle tellement l'omniprésence de quêteux se fait sentir dans les villes le moindrement touristiques. Je suis privilégié donc je donne, ça apaise mon esprit. Tout le monde est content.
Toujours est-il que la lenteur obligée de mon pèlerinage m'aura permis de développer mon sens de l'observation: de mon environnement d'abord et ensuite des gens qui l'habitent. Il aura fallu cette fois à Caceres où, au sortir d'une église, je reconnus un quêteux aperçu plus tôt dans les environs un cellulaire à la main et cette autre fois à Mérida où, très tôt le matin, j'aperçus une quêteuse l'énorme brioche à la main, allée se poster à la sortie de la cathédrale avant la fin de l'office religieux. Ce fut suffisant pour un dépucelage en règle de ma naiveté à l'égard des quêteux et pour m'affranchir de ces pénibles remords qui m'assaillaient quand je passais devant eux sans rien sortir de mes goussets. Me reste à réapprendre à donner. Pour les bonnes raisons. Ce sera plus facile avec l'aide de mon Ti-Jésus, s'il daigne m'honorer de sa lumineuse présence. En attendant, sa représentation :
Oeuvre de Yang Pei-Ming exposée au Centre des Arts de Malaga en Espagne. Photo prise quelques jours avant mon pèlerinage.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire