Une partie de ma réponse est dans cet extrait de Besoin de vélo de Paul Fournel :
"Lorsque je pars le matin je suis encore en humeur de maison, en tiédeur de lit. J'ai froid, mes micro-douleurs cyclistes se réveillent: le genou droit qui rechigne, un fugitif mal à la selle, un gros dos raide. La route est grise,vaguement hostile. Je mouline un petit braquet boudeur. J'ai la sensation que mes jambes sont dures et que l'univers est mou. Je ne vois rien.
Après quelques kilomètres, ma température s'est relevée, je n'ai plus mal et le monde se déplie autour de moi. Je fais mon entrée en douceur dans le paysage. Un équilibre s'établit selon qu'il fait chaud, selon qu'il pleut, selon qu'il vente. Si je suis en forme, cet équilibre se maintiendra même si les conditions changent. Ce que je vois du monde s'agrémente de ce que je sens de lui et de moi."
C'est pas mêlant pour moi cet extrait sonne comme une musique à mes oreilles. C'est tout plein de poésie.
J'ai pédalé mon premier 40km de la saison aujourd'hui. Mes sessions d'entraînements en salle des derniers mois ont amélioré ma vitesse moyenne de quelques k/h mais surtout elles me permettront d'apprécier ces journées bientôt prochaines où je passerai 5-6 semaines à pédaler sur les routes du Québec de bord en bord du St-Laurent et du Saguenay.
2 commentaires:
Quel magnifique texte. En lisant ces mots, je ressens exactement ce qui est décrit.
Grand-Langue
...et tu nous raconteras, allez, pédale.
Enregistrer un commentaire