Les Misérables de Victor Hugo est présentement mon livre de chevet et hier soir je suis tombé sur ce passage où M.Madeleine-Jean Valjean doit se rendre en calèche à Arras. Impossible pour moi de ne pas faire le parallèle avec mes sorties de vélo et l'idée que je me fais du voyage en général et du temps qui passe....
"...Que faisait-il pendant ce trajet? À quoi pensait-il? Comme le matin, il regardait passer les arbres, les toits de chaume, les champs cultivés, et les évanouissements du paysage qui se disloque à chaque coude du chemin. C'est là une contemplation qui suffit quelquefois à l'âme et la dispense presque de penser. Voir mille objets pour la première et pour la dernière fois, quoi de plus mélancolique et de plus profond! Voyager, c'est naître et mourir à chaque instant. Peut-être dans la région la plus vague de son esprit, faisait-il des rapprochements entre ces horizons changeants et l'existence humaine. Toutes les choses de la vie sont perpétuellement en fuite devant nous. Les obscurcissements et les clartés s'entremêlent: après un éblouissement, une éclipse; on regarde, on se hâte, on tend les mains pour saisir ce qui passe; chaque événement est un tournant de la route; et tout à coup on est vieux. On sent comme une secousse, tout est noir, on distingue une porte obscure, ce sombre cheval de la vie qui vous traînait s'arrête, et l'on voit quelqu'un de voilé et d'inconnu qui le dételle dans les ténèbres."
Bon dimanche
3 commentaires:
Voilà une des meilleures descriptions du voyage que j'ai pu lire.
Il existe un autre aspect: c'est la découverte en solitaire. Vivre et découvrir des choses et des gens alors que ceux qu'on a quitté n'ont aucune idée de ce que l'on vit et que le partage n'est pas possible.
Il faut savoir absorber cela et faire de tout ce bagage une affaire à soi.
Grand-Langue
Papi Hugo et Pédale Papi ; même combat!
:-)
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