samedi 29 décembre 2007

Pédales et paysages

Pour répondre à mon copain Bill qui se demande '' comment il se fait que ceux qui pédalent ont les sentiments jamais loin des paysages qu'ils embrassent sur la route'' je laisse Paul Fournel fournir un début de piste:
1-Enfourcher un vélo c'est prendre possession du paysage.
2-Contrairement à ce qui se passe quand je suis en voiture, où le paysage se donne à voir et pas à ''être'', à vélo je suis assis dedans.
Il y a dans le vélo une relation animale au monde: les montagnes que l'on voit sont à escalader, les vallées sont à dévaler, les ombres sont faites pour se dissimuler et pour s'étendre. Ëtre dans le paysage, dans sa chaleur, dans sa pluie, dans son vent, c'est le voir avec d'autres yeux, c'est l'imprégner en soi d'une façon instinctive et profonde. La montagne qui se dresse devant moi n'est pas une montagne, elle est d'abord une côte à gravir, une épreuve, un doute, une inquiétude, parfois. Au sommet, elle est une conquête, une légèreté. Je l'ai prise et elle est en moi.
tiré de Besoin de vélo

7 commentaires:

Mek a dit…

Passé une journée à travers les côteaux du Gamay. Depuis, quand j'en bois, je revois précisément certains plants, certaines vignes, vues de si près, et si lentement, lorsqu'en ascension, des branches à échelle vivante. Des collègues qui s'accrochent et dorment en hiver. En char ? tu passe là en 35 minutes.

Zoreilles a dit…

Wow, quel beau texte. On dirait quasiment une prière!

C'est drôle, j'y trouvais comme un écho mais je ne fais pas de vélo, enfin, pas autant que toi. Je me revoyais plutôt en canot en transposant les montagnes en rapides. Faire corps avec la rivière, se sentir comme faisant partie du paysage, de cette nature si belle, généreuse, avec ses couleurs, ses odeurs, ses impressions...

gaétan a dit…

Vite de même je me rappelle très bien les odeurs de pain frais et de soupe aux chou sur l'avenue royale quekque part entre les chutes montmorency et la basilique. Les odeurs m'avaient tellement accompagné longtemps que j'ai cru que tout le monde s'était passé le mot pour faire du pain et de la soupe cette journée-là. Aussi je suis convaincu qu'il y avait plusieurs cultures de pelouse de course dans le coin tellement ça sentait...
merci d'être passé &

gaétan a dit…

@Zoreilles
ouais qu'importe le loisir en plein air on retrouve ses sens! Je retrouvais la même sérénité dans des voyages de pêche.

Anonyme a dit…

Je ne connaissais pas ce texte de Fournel mais c'est magnifique. Pour ma part, tu vois, ça m'a rappelé mes trips de moto. Oui, je sais que c'est différent, mais ça m'a remis plein d'images et de sensations en tête.

gaétan a dit…

Esperanza moto vélo c'est différent mais j'ai toujours eu de bons échanges quand on se rencontraient dans les haltes routières touristiques ou ailleurs. Avant d'être un touriste je pense que le motocycliste ou le cyclotouriste est d'abord un voyageur et que c'est sur cette base qu'ils se respectent et socialisent. Passe du bon temps.

Unknown a dit…

Tu vois, je me fais ça en camping moi. Là où tout prend le double, le triple du temps. Faire cuire du bacon est l'enfer le nez dans le vent, le café doit attendre la fin du bacon, tout devient éminemment complexe et c'est là, à la fois, où chaque chose a un autre goût. C'est en lisant Foglia que j'ai compris que les gens de vélo enfourchait, en plus de la bécane, tous les paysages avec lesquels leurs 2 roues se trouvent souder. Je me demande parfois si la terre tourne pas à cause de tous les passionnés comme vous qui la ferait se mettre à tourner sous les coups de pédales de votre passion.